«Goodbye Julia», un Soudan entier en souffrance et en transformation
Avec « Goodbye Julia », Mohamed Kordofani est entré dans l’histoire du Festival de Cannes comme le premier réalisateur soudanais en sélection officielle. Hélas, l’autodidacte de 39 ans n'a pas réussi à conjurer le sort de la terrible séparation entre Soudan et Soudan du Sud. Ce mercredi 8 novembre, le film est sorti en salles en France, révélant les fractures profondes d’un peuple marqué par le racisme et une véritable ségrégation.
Il n’a pas réussi son souhait le plus cher : retrouver la paix pour son pays. En revanche, un autre souhait a été exaucé. Mohamed Kordofani a dédié son film Goodbye Julia à son père : « J'ai deux filles adorables et mon père est décédé après la naissance de ma fille cadette. Tout au long de sa vie, mon père m’a demandé d’avoir un fils pour que son nom de famille puisse continuer à exister. Parce que dans notre partie du monde, les filles ne transmettent pas leur nom. Avant la mort de mon père, je lui ai dit que j'allais faire quelque chose de mieux que d'avoir un garçon, que j'allais faire un film, et que ce film vivrait pour toujours, même plus longtemps qu'un garçon. Il a souri. Il n'y croyait pas, mais il a souri. Pour cela, j'ai dédié le film à mon père. Je pense que son nom vivra pour toujours maintenant. »
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