Golrokh Iraee : « En Iran, il faut manifester pour la liberté mais aussi le pain »
Sa voix résonne d'autant plus fort que les autorités islamiques font tout pour la bâillonner. Enfermée derrière les barreaux de la funeste prison d'Evin de Téhéran depuis septembre 2022, l'écrivaine iranienne Golrokh Iraee a participé aux manifestations d'ampleur qui ont suivi la mort il y a tout juste un an de Mahsa Amini, jeune Iranienne décédée aux mains de la police des mœurs pour un voile mal porté. Mais cette femme de 43 ans aux longs cheveux bruns n'est pas n'importe quelle manifestante.
Militante des droits de l'homme de renom en Iran, elle a déjà connu les geôles de la République islamique pour son combat acharné contre la lapidation : en 2014, les autorités trouvent dans son ordinateur une nouvelle où une femme brûle un coran pour protester contre la lapidation d'une Iranienne, et la condamnent à six ans d'incarcération pour « atteinte au sacré ». À nouveau condamnée en juillet dernier à cinq années de prison, la romancière entend garder sa liberté de parole à tout prix.
À l'occasion de l'« anniversaire » de la révolte « Femme, vie liberté », Golrokh Iraee a décidé d'accorder au Point, malgré les risques, un entretien exceptionnel. Le Point a transmis ses questions par écrit à la militante qui a réussi à faire sortir ses réponses de prison.
Le Point : Quel est selon vous le sens du mouvement « Femme, vie, liberté » ?
La militante iranienne Golrokh Iraee a été condamnée en juillet dernier à cinq ans de prison pour avoir participé aux manifestations an [...] Lire la suite