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Golan: Des civils syriens s'approchent des positions israéliennes

Plusieurs dizaines de personnes ont quitté mardi un camp de réfugiés en territoire syrien pour s'approcher brièvement de la zone frontalière contrôlée par l'armée israélienne sur le plateau du Golan. /Photo prise le 17 juillet 2018/REUTERS/Ronen Zvulun

PLATEAU DU GOLAN/BEYROUTH (Reuters) - Plusieurs dizaines de civils syriens se sont brièvement approchés mardi des positions israéliennes sur le plateau du Golan, cherchant à fuir les combats entre l'armée syrienne et les rebelles, avant de rebrousser chemin à la demande des soldats israéliens.

Ces civils se sont approchés jusqu'à deux cents mètres de la frontière avant qu'un soldat israélien leur ordonne de faire demi-tour.

"Vous êtes sur la frontière de l'Etat d'Israël. Faites demi-tour, nous ne voulons pas vous faire de mal", a crié ce soldat s'exprimant en arabe en utilisant un porte-voix. "Repartez avant qu'il arrive quelque chose de mal. Si vous voulez qu'on soit en mesure de vous aider, reculez !"

Les civils, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont ensuite commencé à s'éloigner de la zone frontalière, montrent des images tournées par Reuters TV.

L'armée syrienne appuyée par son allié russe mène depuis le mois dernier une offensive contre les rebelles dans le sud-ouest de la Syrie, près des frontières d'Israël et de la Jordanie. Cette offensive a jeté des dizaines de milliers de civils sur les routes de l'exode.

Israël et la Jordanie ont fait savoir qu'il n'était pas question de laisser les civils syriens franchir leur frontière.

Mardi, les bombardements se sont rapprochés de la frontière du Golan, a rapporté un témoin du côté syrien.

Israël a promis une "dure réponse" si l'armée syrienne cherchait à se déployer dans la zone démilitarisée.

Le président russe Vladimir Poutine, lors de son sommet lundi à Helsinki avec Donald Trump, a souligné la nécessité de ramener la paix près du plateau du Golan.

Selon l'ONG Union des organisations de secours et soins médicaux (OSSM), au moins dix réfugiés, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont été tués et 35 autres blessés quand l'armée syrienne a largué un baril d'explosifs sur le village d'Aïn al Tineh, à une dizaine de kilomètres de la frontière du Golan. Une école a été atteinte, ajoute l'ONG.

L'armée a pris lundi le contrôle d'une hauteur stratégique près du plateau du Golan. La colline d'Al Haara, dans la province de Deraa, est tombée aux mains des forces loyalistes au second jour d'une offensive lancée pour reprendre les secteurs encore tenus par les rebelles dans cette région.

Mardi, la télévision publique syrienne a montré des soldats fêtant leur victoire au sommet de la colline et brandissant des portraits du président Bachar al Assad. "Nous allons libérer toute la Syrie", a promis l'un des soldats.

(Rami Amichay, Tom Perry et Jeffrey Heller; Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)