Glyphosate: Montchalin justifie son vote contre l'interdiction en 2018, la gauche s'étouffe

Montchalin justifie son vote contre l'interdiction du glyphosate en 2018, la gauche s'étouffe (Amélie de Montchalin le 23 mai 2022 par REUTERS/Christian Hartmann) (Photo: Christian Hartmann via Reuters)
Montchalin justifie son vote contre l'interdiction du glyphosate en 2018, la gauche s'étouffe (Amélie de Montchalin le 23 mai 2022 par REUTERS/Christian Hartmann) (Photo: Christian Hartmann via Reuters)

Montchalin justifie son vote contre l'interdiction du glyphosate en 2018, la gauche s'étouffe (Amélie de Montchalin le 23 mai 2022 par REUTERS/Christian Hartmann) (Photo: Christian Hartmann via Reuters)

ENVIRONNEMENT - Elle “assume” et ne regrette pas son choix. Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, et désormais ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était au micro de France Inter ce mardi 24 mai au matin.

À cette occasion elle était interrogée sur son choix, en 2018, de voter contre un amendement qui visait à interdire le glyphosate, classé comme “cancérogène probable” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2021. Une décision qu’elle dit “assumer” aujourd’hui, car elle l’a fait pour “ne laisser personne sans solution”.

“Sur le glyphosate, j’assume. C’est précisément la méthode que nous voulons pousser: on agit en Européen, on agit pour ne laisser personne sans solution. Oui, on fait de la recherche, on cherche des alternatives, on fait des investissements. Le plan France 2030, il y a des investissements en milliards pour qu’on ait des nouvelles techniques, pratiques, solutions, pour que nous puissions sortir des pesticides et autres”, a justifié la ministre de la Transition écologique.

Elle poursuit ainsi:

“Je ne regrette pas une chose: d’avoir considéré que ce sujet était européen. À l’époque, souvenez-vous, la France s’était battue pour que le glyphosate soit au maximum autorisé pour cinq ans - ça va arriver en 2023 - plutôt que pour dix ans. Oui, en tant que député, j’avais fait un choix tout à fait assumé: nous ne pouvons pas faire cavalier seul pour n’importe quel domaine que ce soit, sinon c’est notre économie, ce sont nos agriculteurs, que nous laissons dans la panade.

Amélie de Montchalin précise par ailleurs que “pendant des années, on a imposé à nos agriculteurs des normes qui n’étaient pas imposées ailleurs. Le résultat: on a importé des produits qui n’appliquaient pas les normes, les Français consommaient des choses qui contenaient des produits qui n’étaient potentiellement pas autorisés en France”.

La gauche s’étrangle

Des explications qui sont loin de convaincre la gauche qui estime que les arguments de la ministre ne sont pas fondés et que les progrès en la matière ne sont pas visibles.

“Montchalin ment. L’interdiction du glyphosate, ça devait être tout de suite. Macron a cédé pour dans 3 ans, puis pour dans 5 ans. Et dans 5 ans, juste un réexamen de la situation. Macron ne pèse rien en Europe”, dénonce Jean-Luc Mélenchon, candidat Premier ministre Nupes.

“La ministre de l’Écologie qui assume son vote contre l’interdiction du Glyphosate. On est bien là”, tweete la candidate Nupes aux législatives à Paris Sandrine Rousseau.

“Mon amendement sur le glyphosate, contre lequel vous avez voté en 2018, comportait toutes les dérogations nécessaires pour ne laisser aucun agriculteur sans solution”, contre le député écolo Matthieu Orphelin.

“Pardon Amélie de Montchalin, mais le bilan de votre méthode: c’est l’inaction sur le climat comme sur le glyphosate. On consomme autant de glyphosate qu’au début du quinquennat précédent”, répond l’écologiste Samuel Leré, graphique sur l’évolution des quantités de glyphosate vendues à l’appui.

En 2018, 11 députés LREM avaient voté pour et 34 contre sur un total de 35 voix pour et 42 contre. La présence d’Amélie de Montchalin au ministère de la Transition écologique n’est pas la seule à faire grincer des dents. Marc Fesneau, nouveau ministre de l’Agriculture, a, lui aussi, voté en 2018 contre l’interdiction du glyphosate. C’est également lui qui, dans un article de Challenges en 2020, avait traité les écolos et les vegan de “fous dangereux”.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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