Glyphosate : la justice européenne saisie contre l'autorisation de l'herbicide controversé

Dix mois après le renouvellement de l'autorisation de l'herbicide pour dix ans, Corinne Lepage saisit la justice européenne sur demande de trois ONG françaises. Elle dénonce "une non-application du principe de précaution", alors que la France avait retiré le Roundup Pro 360 du marché en 2019, un herbicide contenant du glyphosate produit par Monsanto.

Nouveau rebondissement dans l'affaire du glyphosate. Dix mois après le renouvellement de l'autorisation de l'herbicide sur le marché pour dix ans, Corinne Lepage s'empare du sujet : l'ex-députée européenne et ancienne ministre de l'Environnement a déposé le vendredi 2 août 2024 un recours au tribunal de première instance de l'Union européenne, précise l'Agence France Presse (AFP) qui vient d'apprendre la nouvelle.

Ce recours fait suite à la demande des trois ONG françaises Agir pour l'environnement, le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) et le collectif des maires antipesticides, qui réclament l'annulation de cette décision.

Pourquoi on en parle ?

Faute de majorité lors d'un vote des États membres et à la suite d'un rapport de l'Autorité européenne de sécurité des aliments estimant que le niveau de risque ne justifiait pas son interdiction, la décision de renouveler l'autorisation de l'herbicide pour dix ans avait été prise par la Commission européenne le 28 novembre 2023.

Sans plus attendre, les trois ONG françaises et un collectif mené par le Pesticide Action Network (PAN) Europe, dont Générations futures, avaient alors saisi la justice européenne contre cette décision le 1er août 2024. Résultat : les deux interpellations avaient été rejetées au début de l'été, a appris l’AFP auprès de Corinne Lepage, et auprès de François Veillerette, de Générations futures.

Que dit la science au sujet du glyphosate ?

En 2015, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides très courants, "cancérogène probable". Une étude plus récente de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) confirmait en 2021 les conclusions de l’OMS. L’institut français concluait à "l’existence d’un risque accru de lymphomes non hodgkiniens" (un cancer du système lymphatique) avec "un niveau de présomption moyen". Une autre analyse américaine publiée en 2019 dans la Unit[...]

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