"Gladiator 2": comment Paul Mescal, égérie de la Gen Z, incarne une nouvelle masculinité au cinéma

Sur l'affiche, on remarque à peine à son visage. Ses bras, en revanche, musclés et robustes, attirent le regard. Tout comme ses genoux recouverts de sang et de sueur. Chouchou de la Gen Z (née entre 1997 et 2012), Paul Mescal s'est métamorphosé en statue grecque pour incarner le héros de Gladiator II, en salle ce mercredi. Un film qui va faire de lui une star mondiale.

"Je ne vais pas voir Gladiator II pour sa fidélité historique, mais parce que Paul Mescal est sexy", résumait ainsi le mois dernier sur X la critique américaine Zoë Rose Bryant. "J'ai le plaisir de vous confirmer que Paul Mescal (...) n'a jamais été aussi sexy que dans Gladiator II", ajoutait de son côté sur X le journaliste britannique Charlie Duncan.

Un engouement nouveau pour ce comédien irlandais de 28 ans, connu jusqu'à présent pour ses rôles d'hommes tendres et vulnérables, qui avait été salué pour sa "sensibilité démente" et son "jeu magnétique" en début d'année par la revue Trois Couleurs. Avec Gladiator II, sa première superproduction, et la suite d'un film culte qui a marqué une génération, Paul Mescal passe l'épreuve du feu tout en sortant de sa zone de confort.

"Il pleure magnifiquement"

Paul Mescal appartient avec Timothée Chalamet (Dune) et Josh O'Connor (Challengers) à une nouvelle génération de stars masculines hollywoodiennes qui contribue au renouvellement des représentations traditionnelles de la virilité à l'écran. "Il possède une sorte de masculinité très rare et spécifique (...) Il pleure magnifiquement", décrivait la revue GQ il y a quelques semaines.

Repéré en 2020 dans la minisérie Normal People, Paul Mescal a ému au cinéma avec Aftersun (2022), dans la peau d'un père divorcé souffrant de dépression. Un rôle qui lui a valu une nomination aux Oscars. En février dernier, il était à l'affiche de Sans jamais nous connaître. Un autre drame émouvant où il joue un homme qui va sortir son voisin de sa solitude en nouant une relation amoureuse avec lui.

Paul Mescal revendique cette approche plus douce et plus vulnérable de la masculinité à l'écran. "J'aime que les choses, à commencer par les sentiments, soient en grande partie suggérées. C’est toujours l'émotion qui doit primer. L'émotion et ses mystères", déclarait-il en février 2023 dans Première. Le voir dans Gladiator II, brutal péplum affronter à mains nues des animaux enragés, a de quoi surprendre.

"On peut voir (le premier Gladiator) comme un film très mascu et macho", a reconnu l'acteur dans GQ. "Mais en fait, s'il fonctionne aussi bien, c'est que c'est un genre de mélo d'action. C'est vraiment poignant, toute la violence y est motivée par l'amour et la trahison." Une dimension que l'on retrouve dans Gladiator II, qui exploite au maximum la capacité de Paul Mescal à jouer des hommes brisés.

Gladiateur lettré

Dans Gladiator II, Paul Mescal incarne Lucius, le fils de Maximus (Russell Crowe) et de Lucilla (Connie Nielsen), la fille de l'empereur Marc Aurèle. Devenu esclave puis gladiateur sous les ordres de Macrinus (Denzel Washington), il veut venger la mort de sa femme, tuée par le général Acacius (Pedro Pascal), et réformer Rome, gangrénée par le règne de deux empereurs jumeaux décadents, Caracalla et Geta.

Malgré un récit plus sombre et plus brutal que dans le premier volet, Paul Mescal ne déçoit pas ses fans et reste fidèle à la virilité sensible qu'il défend depuis ses débuts. Lucius n'a rien de Maximus, qui était une pure machine de guerre animée par son désir de vengeance. Lucius, lui, rêve de réformer la société romaine et plaide pour le projet de société juste et équitable, imaginé par son grand-père l'empereur Marc-Aurèle.

Et si Lucius sait aussi bien manier les épées que Maximus, il fait aussi preuve de davantage de sophistication. Il impressionne la cour de Caracalla et de Geta en dévoilant son talent caché pour la poésie et cite le poète Virgile à plusieurs reprises. Signe d'une certaine élégance, un anneau orne son auriculaire. Sans oublier son alchimie avec Pedro Pascal, qui apporte à un soupçon d'homoérotisme, absent du premier volet.

Corps de statue antique

Comme Warner Bros., qui avait misé en début d'année sur une promotion ultra-glamour pour le très cérébral Dune deuxième partie de Denis Villeneuve, Paramount a fait du sex-appeal de Paul Mescal l'attrait principal du film, qui a coûté la bagatelle de 250 millions de dollars. Les affiches exploitent ainsi à fond la ressemblance entre le comédien et les statues de l'antiquité romaine.

Film de gladiateur oblige, ce sont davantage ses genoux que ses muscles abdominaux qui sont au centre de la promotion. Un fait rare à Hollywood où la musculature des bras et du torse a toujours été mise en valeur, de Marlon Brandon dans Un Tramway nommé Désir à Glen Powell dans Tout sauf toi. Cette année, seul Challengers, situé dans le milieu du tennis, a misé sur les genoux athlétiques de sa star Josh O'Connor.

Pour Paul Mescal, c'est une chance. Peu d'acteurs à Hollywood portent aussi bien que lui les shorts - et a fortiori les jupettes de gladiateurs. GQ l'a bien compris, qui l'a récemment photographié en short en cuir. Les photos, devenues virales, rappellent d'autres clichés de l'acteur qui ont fait le tour des réseaux sociaux en début d'année.

Pris pour cible par les paparazzis britanniques, Paul Mescal avait été photographié en short de sport dans les rues de Londres. "En 2024, l’impact de Mescal sur la longueur des shorts des hommes du monde entier a été à peu près équivalent à celui du réchauffement climatique sur le niveau des mers", ironisait GQ il y a peu. Un phénomène qui devrait se prolonger dans les salles obscures à partir de ce mercredi.

Article original publié sur BFMTV.com