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Gisèle Halimi doit être "la 7e femme au Panthéon": la lettre de 76 députés de la majorité à Macron

Gisèle Halimi doit être "la 7e femme au Panthéon": la lettre de 76 députés de la majorité à Macron

Gisèle Halimi doit "être la septième femme au Panthéon" et "rejoindre sa sœur de lutte Simone Veil". À l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et au lendemain d'un vote pour la constitutionnalisation de l'IVG à l'Assemblée nationale, 76 des 251 députés de la majorité ont écrit une lettre pour tenter de convaincre Emmanuel Macron de panthéoniser de Gisèle Halimi.

Demandée à plusieurs reprises par des associations féministes et des responsables politiques dont des ministres et des élus de sa majorité, sa panthéonisation s'est heurtée ces dernières années à des réticences à l'Élysée, en raison de ses prises de position sur la guerre d'Algérie et de sa défense de militants du FLN, jugées trop clivantes, selon des membres de l'entourage du président.

"Les droits des femmes s'effondrent dans de trop nombreux pays"

"Dans de trop nombreux pays, les droits des femmes s'effondrent un peu plus chaque jour sous le poids d'un conservatisme et d'un obscurantisme grandissants", écrit la députée Renaissance de Gironde, Sophie Panonacle, accompagnée par 75 de ses collègues, signataires de la lettre au chef de l'État. "Gisèle Halimi était de celles à qui nous devons tant. Brillante avocate, militante féministe et ancienne députée, celle pour qui l'injustice était intolérable, consacra sa vie à défendre les pauvres, les opprimés et les femmes", soulignent les parlementaires. Les élus, provenant des trois groupes de députés constituant le camp présidentiel (Renaissance, Horizons, MoDem), saluent "son courage inaltérable" et "l'ensemble de ses combats humanistes".

Avocate, femme politique et écrivaine, Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020 à 93 ans, a fait de sa vie un combat pour le droit des femmes, marqué par un procès retentissant en 1972. Elle défend alors, devant le tribunal correctionnel de Bobigny, en région parisienne, Marie-Claire Chevalier, mineure accusée d'avoir eu recours à un avortement après avoir été victime d'un viol. Elle obtient la relaxe de la jeune femme et parvient à mobiliser l'opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'avortement, début 1975. Élue députée en 1981, elle poursuit le combat à l'Assemblée, cette fois-ci pour le remboursement de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), finalement voté en 1982. Elle a également été l'une des principales voix pour la défense des militants du Front de libération nationale (FLN) et dénonça l'usage de la torture par les militaires français en Algérie.

Article original publié sur BFMTV.com