"Gilets jaunes": Le dispositif Sentinelle sera mobilisé samedi

Le dispositif militaire antiterroriste Sentinelle va être mobilisé de manière "renforcée" samedi pour permettre aux policiers et aux gendarmes de se concentrer sur le maintien de l'ordre lors de l'acte 19 des "Gilets jaunes", a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Hartmann

PARIS (Reuters) - Le dispositif militaire antiterroriste Sentinelle va être mobilisé de manière "renforcée" samedi pour permettre aux policiers et aux gendarmes de se concentrer sur le maintien de l'ordre lors de l'acte 19 des "Gilets jaunes", a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Emmanuel Macron a (annoncé) "ce matin une mobilisation renforcée du dispositif Sentinelle pour sécuriser les points fixes et statiques", a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres à l'Elysée. L'objectif est de "permettre aux forces de l'ordre" de se "concentrer sur les mouvements et le maintien et le rétablissement de l'ordre".

"Nous ne pouvons pas laisser une infime minorité violente abîmer notre pays et détériorer l'image de la France à l'étranger", a-t-il ajouté. Les prochains jours seront donc décisifs".

Mise en place après les attentats de janvier 2015 en France, l'opération Sentinelle mobilise quelque 10.000 hommes, dont 3.000 en réserve, sur l'ensemble du territoire, notamment autour des sites sensibles (écoles, lieux de culte), touristiques, et dans les aéroports et les gares.

L'annonce d'un renfort de Sentinelle - renfort dont l'ampleur n'a pas été précisée - a aussitôt suscité des critiques à gauche, notamment dans les rangs de La France insoumise (LFI), où l'on s'inquiète d'un basculement "dans un régime inquiétant".

"Que je comprenne bien ? On en appelle à l’armée pour maintenir l’ordre dans la rue ? Les militaires sont appelés à tirer pour protéger les bâtiments ? Les Gilets jaunes sont assimilés aux terroristes ? Cette escalade est irresponsable", a fustigé le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel sur Twitter.

MANIFESTATIONS INTERDITES A NICE

Après les violences qui ont émaillé l'acte 18 des "Gilets jaunes" samedi dernier, l'exécutif a durci le ton et assume désormais le risque d'un durcissement de la répression des casseurs présents depuis le 17 novembre en marge des cortèges.

Outre le limogeage du préfet de Paris, le gouvernement a annoncé lundi un renforcement de sa doctrine du maintien de l'ordre renforcée et a prévenu qu'il interdirait les manifestations dans certaines zones, comme les Champs-Elysées à Paris, en cas de présence d'"éléments ultra".

Le ministère de l'Intérieur a d'ores et déjà fait savoir qu'à la demande du maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, les manifestations seraient interdites dans la ville dans un périmètre défini.

Au-delà de Sentinelle, des brigades anti-casseurs dédiées seront déployées samedi sur le terrain, des drones et des "produits avec des marquages indélébiles" permettant de "tracer" les casseurs vont également être mobilisés.

"Des individus ont décidé de casser la démocratie, de s'en prendre à la République et à ses symboles", a déclaré Benjamin Griveaux. "Ce ne sont donc plus des manifestants à qui nous avons affaire mais des émeutiers. Les manifestants défendent une cause, à côté de ceux-là il y a des émeutiers qui sont simplement mus par la haine".

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)