EN IMAGES - Gilets jaunes : retour sur une année de mobilisation hors normes

Si la date du 17 novembre 2018 est généralement retenue pour marquer le point de départ de la mobilisation des gilets jaunes, il est possible de faire remonter sa genèse aux premiers jours de l’année 2018. C’est en effet à cette époque qu’Édouard Philippe a annoncé sa volonté de faire passer la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Une mesure censée "sauver des vies sur la route", pour laquelle le Premier ministre se disait prêt à devenir impopulaire. Il va être servi…

Dès le 12 janvier, un groupe Facebook "Vous en avez marre ? C’est maintenant !!", est lancé, relayé le 27 par un appel à sortir dans la rue et bloquer des ronds-points dans toute la France. Ce jour-là, dans la foule manifestant à Périgueux, quelques personnes portent des gilets jaunes avec des slogans écrits dans le dos.

Les réseaux sociaux vont peu à peu devenir la pierre angulaire du mouvement. Priscillia Ludosky, auto-entrepreneuse résidant à Savigny-le-Temple en Seine-et-Marne, lance en mai une pétition en ligne sur change.org intitulée "Pour une baisse des prix du carburant à la pompe !". Elle n'appelle cependant pas à une mobilisation dans les rues, encore moins avec des gilets jaunes. En octobre, elle atteint 12 000 signatures, ce qui lui vaut un début de médiatisation.

La mayonnaise finit par prendre au début de l’automne. Une vidéo postée sur Facebook le 18 octobre, dans laquelle une Bretonne, Jacline Mouraud, interpelle le président de la République et dénonce "la traque aux conducteurs" devient virale et cumule des millions de vues. La pétition de Priscilla Ludosky reprend alors du poil de la bête, pour atteindre 200 000 signatures en novembre 2018. Elle en recueillera finalement 1,19 million.

Dans le même temps, Eric Drouet, un chauffeur routier de Seine-et-Marne, appelle sur Facebook au blocage routier du périphérique parisien, le 17 novembre, avant de se réunir devant l’Élysée. Le début d’une mobilisation sociale aux proportions inusités dont le conducteur de poids lourds va peu à peu devenir une figure emblématique.

Le 24 octobre est une date importante. Ghislain Coutard, un Narbonnais de 36 ans, se filme en effet dans son véhicule et appelle les automobilistes à déposer un gilet jaune devant leur pare-brise pour montrer leur motivation à aller manifester le 17 novembre. Il ne le sait pas encore, mais ce gilet fluorescent va devenir le symbole du mouvement social le plus important qu’a connu le pays depuis des décennies.

Le 17 novembre 2018, la première journée de blocage de routes rassemble partout en France quelque 280 000 manifestants, arborant un gilet jaune fluo pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant. Des ronds-points sont occupés, des routes, des autoroutes et des dépôts pétroliers bloqués. Une manifestante, Chantal Mazet, est tuée à Pont-de-Beauvoisin (Savoie), après avoir été percutée par une automobiliste prise de panique à un barrage. La retraitée est la première des 11 morts que le mouvement va finalement déplorer. Par ailleurs, on dénombre également 227 blessés, dont sept graves, et 225 personnes sont placées en garde à vue.

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dénonce la "radicalisation" et la "dérive totale" du mouvement. En quatre jours, l’agitation, qui exprime désormais une colère sociale dépassant largement le prix du carburant, a fait 530 blessés et entraîné une deuxième mort accidentelle. Une violence qui dépasse d’ailleurs les limites de l’Hexagone : la Réunion est aussi secouée par des heurts provoqués par de jeunes casseurs. Un couvre-feu partiel est instauré sur l’île, pour cinq jours.

Lors du 2è samedi de manifestation, le 24 novembre, plusieurs milliers de manifestants s’opposent durement aux forces de l’ordre sur les Champs-Elysées, où des barricades ont été dressées. Dans la capitale, les heurts font 24 blessés dont cinq du côté des forces de l’ordre, et 101 personnes sont placées en garde à vue. Sur l'ensemble du territoire, l'acte 2 du mouvement a rassemblé 166 000 personnes, dont 8 000 à Paris, et 630 personnes ont été placées en garde à vue.

Une situation qui oblige Emmanuel Macron à sortir de son silence, trois jours plus tard. Lors de sa présentation de la stratégie française pour l'énergie et le climat, il annonce vouloir adapter la fiscalité des carburants aux fluctuations de prix. Le président de la République veut se montrer pédagogue et à l’écoute, renvoyant à des concertations locales la charge de recueillir les demandes et d’y apporter des réponses. Le même jour, le ministre de la Transition écologique et solidaire, Francois de Rugy, reçoit deux représentants des gilets jaunes, Priscillia Ludosky et Éric Drouet. Pas convaincues, les deux figures du mouvement appellent à une nouvelle manifestation le 1er décembre sur les Champs-Elysées.

L’acte 3 du mouvement, samedi 1er décembre, va marquer les esprits. La mobilisation est en effet marquée par de nombreuses violences, surtout à Paris, où l’Arc de Triomphe et plusieurs quartiers huppés sont le théâtre de scènes de guérilla urbaine. La journée mobilise officiellement 136 000 personnes en France, dont 8 000 à Paris, et fait 585 blessés. Dans la capitale, 370 manifestants sont mis en garde à vue. Une troisième personne meurt lors d’une collision avec un camion à Arles. "Black blocs", "LBD" : derrière leur écran de télévision, les Français se familiarisent avec des expressions qui deviendront récurrentes durant les semaines suivantes.

L’acte 3 a constitué un tournant majeur dans l’histoire du mouvement. Tant par son retentissement que par les décisions en matière de politique et de maintien de l’ordre qu’elle a engendrées. L’éruption de violences et l’atmosphère insurrectionnelle qui régnait sur les Champs-Elysées a sidéré les responsables des forces de l’ordre. Maurice Grimaud, préfet de police lors des événements de Mai 68, assure même que si les nuits de barricades ont marqué les esprits, aucune n’a atteint le degré de violence du 1er décembre, "qui marquera une page dans l’histoire contemporaine".

Le bilan chiffré de l’acte 3 accrédite cette idée. Quelque 15 000 grenades lacrymogènes ont été utilisées pendant la journée, quand le précédent record ne dépassait pas la barre des 1000. Les lanceurs de balles de défense (LBD) ont également été mis à contribution avec 1 100 munitions tirées. Quant aux dégâts causés par les manifestants les plus virulents, ils sont tout aussi éloquents : 112 véhicules, 130 mobiliers urbains et six bâtiments ont été incendiés à Paris.

Le lendemain, Emmanuel Macron, revenu du G20 en Argentine, convoque une réunion de crise à l’Elysée. À Marseille, une octogénaire meurt après avoir été blessée le samedi chez elle par des éléments d’une grenade lacrymogène lancée en marge des incidents. Des blocages de routes et dépôts pétroliers se poursuivent, et des pénuries de carburant apparaissent.

Après trois semaines de contestation virulente, Édouard Philippe annonce finalement la suspension pour six mois de la hausse de la fiscalité sur les carburants, ainsi qu’un gel des tarifs du gaz et de l’électricité durant l’hiver. Des annonces jugées insuffisantes par l’opposition et par les gilets jaunes, qui appellent à poursuivre les actions, notamment à Paris.

Quelque 136 000 personnes (10 000 à Paris), défilent partout en France à l’occasion de l’acte 4 de la mobilisation, le 8 décembre. En dépit des appels au calme et d’un déploiement massif des forces de l’ordre, soutenues à Paris par des véhicules blindés, des heurts éclatent dans la capitale et partout en France, notamment à Bordeaux. Près de 2 000 personnes sont interpellées, dont plus de 1 700 placées en garde à vue. Les heurts font 264 blessés dont 39 parmi les forces de l’ordre, deux éborgnés et une main arrachée côté manifestants. En fin de journée, Édouard Philippe déclare qu’il faut "retisser l’unité nationale" et qu’Emmanuel Macron proposera des mesures en ce sens.

Ce sera chose faite, le 10 décembre. Dans une allocution télévisée, le président de la République enfile son gilet de sauvetage et dégaine des propositions pour calmer la colère populaire. Augmentation de 100€ du Smic, prime de fin d’année défiscalisée (au bon vouloir des patrons), re-défiscalisation des heures supplémentaires, suppression de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2 000€ de pension : Emmanuel Macron dévoile un catalogue de mesures dont le coût estimé dépasse les 10 milliards d’euros.

Effet des annonces d’Emmanuel Macron ? Crainte de nouvelles violences ? Lassitude ? Toujours est-il que l’acte 5 du mouvement marque un net recul de la mobilisation des gilets jaunes. Seuls 33 500 manifestants sont ainsi recensés en France par le ministère de l’Intérieur le samedi 15 décembre. Pas de quoi entamer toutefois la détermination des plus assidus d’entre eux. À commencer par ses principales figures.

Bien qu’il revendique son absence de leaders, le mouvement des gilets jaunes a vu émerger des personnalités devenues au fil des semaines les symboles de la contestation. Priscillia Ludosky, Éric Drouet, Ingrid Levavasseur, Maxime Nicolle (alias "Fly Rider") ou encore Jérôme Rodrigues vont ainsi finir par incarner le mouvement.

Certains d’entre eux vont d’ailleurs payer cher leur engagement. À l’image de Jérôme Rodrigues, qui perdra un oeil lors d'une manifestation le 26 janvier, touché par un projectile de LBD. Le cas de ce plombier n’est d’ailleurs pas isolé, et les violences policières - dont le désormais célèbre lanceur de balles de défense - seront régulièrement dénoncées tout au long de la mobilisation.

Désireux de reprendre la main pour de bon, et sentant, dans le fléchissement du mouvement, l’occasion d’amorcer le dialogue, Emmanuel Macron annonce le 18 décembre 2018 l'organisation d'un grand débat, sur tout le territoire et ouvert à tous les Français. L’exécutif entend ainsi renouer avec les fondamentaux de la campagne présidentielle, et faire remonter les souhaits des Français autour de quatre thèmes : transition écologique, fiscalité, démocratie et citoyenneté, et organisation de l’Etat et des services public. Le "Grand Débat National" est en marche.

À trois jours de Noël, lors de l’acte 6, la mobilisation marque de nouveau le pas (38 000 manifestants dénombrés par la Place Beauvau). Elle va toutefois peu à peu retrouver son souffle… Et de nouvelles cibles. Dès le samedi suivant en effet, des centaines de gilets jaunes manifestent à proximité des locaux de BFMTV, puis de France Télévisions, conspuant copieusement les "journalistes collabos". À Bordeaux, plusieurs d’entre eux sont pris à partie par des manifestants.

Tout juste le temps de digérer le Nouvel An que les gilets jaunes repartent à l’assaut du pavé. En nombre : le 5 janvier 2019, plus de 60 000 manifestants retrouvent le chemin de la contestation. Une contestation qui fait par ailleurs des émules : Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, Égypte. Au début de l’année, la fièvre jaune s’est emparée de pas moins de 16 pays.

L’acte 8 est par ailleurs marqué par les coups portés par l’ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger à un gendarme mobile, sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, à Paris. La vidéo de l’agression perpétrée par le double champion de France des poids lourds-légers va faire les beaux jours des chaînes d’info en continu… et entraîner en février sa condamnation à 30 mois de prison dont 18 avec sursis. À noter qu’avant le jugement, une cagnotte de soutien, largement relayée sur les pages Facebook du mouvement, avait récolté près de 35 000€ en seulement quelques heures.

Au surlendemain du rebond de la mobilisation, le 7 janvier, Édouard Philippe s’invite au 20 heures de TF1, pour un entretien consacré à la contre-attaque sécuritaire du gouvernement. En réaction aux violences qui ont émaillé le mouvement, le Premier ministre annonce un projet de loi visant les casseurs et permettant de prononcer des interdictions de manifester, calqué sur les lois anti-hooligans.

À trois jours du lancement du débat national censé apaiser la colère, la mobilisation des gilets jaunes connaît un vif rebond à l’occasion de son acte 9 : 84 000 personnes défilent le samedi 12 janvier partout en France contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, mais sans heurts majeurs. Pour éviter les débordements, les gilets jaunes qui défilaient à Paris ont créé leur service d’ordre. Une fois encore toutefois, plusieurs journalistes sont la cible des manifestants et un agent de sécurité qui accompagnait une équipe de LCI est agressé à Rouen.

Le 15 janvier marque le lancement officiel du Grand Débat annoncé mi-décembre par le président de la République. Deux ministres sont chargés d’animer le débat et cinq personnalités doivent en garantir l’indépendance. Les acteurs locaux - notamment les maires - sont également invités à s’impliquer et à animer les discussions. Outre un site Internet destiné à recueillir la parole citoyenne, des cahiers de doléances sont mis à la disposition du public dans toutes les mairies. Relevé des copies prévu début avril.

Pour assurer le service après-vente, Emmanuel Macron n’hésite pas à mouiller la chemise - au propre comme au figuré. Le 16 janvier, il inaugure ainsi durant plus de six heures son grand débat en Normandie, devant un parterre d’élus locaux. Les gilets jaunes, quant à eux, sont tenus à distance de la masterclass présidentielle.

Ce qui n’empêche pas certains d’entre eux de vouloir entrer dans l’arène politique. Une liste Gilets jaunes annonce ainsi le 23 janvier son intention de présenter sa candidature aux élections européennes. À sa tête : Ingrid Levavasseur, l’une des figures du mouvement. Les candidatures portées par l'aide-soignante sont néanmoins massivement décriées par la base du mouvement, qui rejette les canaux traditionnels de la démocratie représentative.

Déjà dénoncées lors de l’acte 10 du mouvement, les violences policières se trouvent au centre du 12è week-end de mobilisation des gilets jaunes. Le 2 février, une semaine après la blessure de Jérôme Rodrigues par un LBD, plusieurs dizaines de milliers de manifestants descendent alors dans la rue, dont près de 10 000 à Toulouse, devenu l’un des épicentres de la contestation.

Le travail de David Dufresne - qui lui vaudra le grand prix du jury des Assises du journalisme de Tours - est à ce titre particulièrement éloquent. Durant les six premiers mois de la mobilisation, le journaliste a recensé scrupuleusement tous les cas de violences policières et les a publiés sur le compte Twitter "Allo @Place_Beauvau". Le bilan qu’il en a tiré (ci-contre) parle de lui-même…

Quatre jours plus tard, le 6 février, les manifestations reprennent. Cette fois-ci, les gilets jaunes ne sont pas seuls. Les syndicats défilent à leurs côtés partout en France. L’heure n’est pas au Grand Soir, mais certains se prennent à rêver à la convergence des luttes.

Dix jours plus tard, alors que le mouvement semble se stabiliser (environ 50 000 personnes battent le pavé depuis trois week-end), plusieurs dérives entachent la mobilisation. Le philosophe Alain Finkielkraut est la cible d’injures antisémites en marge du cortège parisien, et deux policiers, membre de la CRS autoroutière, sont violemment attaqués à bord d’un fourgon à Lyon. L’occasion de rappeler que si les gilets jaunes ont payé un lourd tribut durant les manifestations, les forces de l’ordre n’ont pas non plus été épargnées. Environ 1 700 de ses représentants ont ainsi été blessés depuis le début de la mobilisation (contre 2 400 côté manifestants).

Le 16 mars, lors de l’acte 18 de la mobilisation, et alors que le mouvement semble amorcer sa décrue depuis un mois, les violences reprennent de plus belle à Paris. Des kiosques à journaux sont incendiés sur les Champs-Elysées, tout comme le Fouquet’s. Parti pour un week-end au ski, Emmanuel Macron est contraint d’écourter son séjour.

Excédé par ces nouvelles dégradations, le président de la République tape du poing sur la table. Vivement critiqué depuis des mois pour sa gestion de l'ordre public dans la capitale, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech (à droite de Christophe Castaner sur la photo), est démis de ses fonctions. Il est remplacé par Didier Lallement, ancien secrétaire général du ministère de l'Intérieur, et actuel préfet de la Nouvelle-Aquitaine.

Le samedi suivant est marqué par un regain de mobilisation, un peu partout en France. Notamment à Nice, où une militante de 73 ans, Geneviève Legay, est grièvement blessée lors d’une charge de la police. Trois mois plus tard, un rapport émanant de la gendarmerie mettra en cause la police et la violence disproportionnée des opérations de maintien de l’ordre menées ce jour-là aux abords de la place Garibaldi.

Deux semaines plus tard, le 8 avril, le Grand Débat rend son verdict. Dans un discours d’une vingtaine de minutes, Edouard Philippe s’essaye au difficile exercice de la synthèse des centaines de milliers de contributions qui ont afflué durant près de deux mois. "Quatre exigences" ressortent de la consultation : une baisse des impôts, une plus grande proximité des services publics, une réforme des institutions et une intensification de la lutte contre le changement climatique. Emmanuel Macron s’engage alors à énoncer des mesures concrètes à la mi-avril.

Censées être dévoilées le 15 avril, les annonces du président de la République ont été différées par l’incendie de Notre-Dame de Paris. C’est donc dix jours plus tard qu’Emmanuel Macron prend la parole. Baisse de 5 milliards d’euros des impôts des classes moyennes, réduction du nombre de niches fiscales des entreprises, réindexation sur l’inflation des retraites de moins de 2 000€, augmentation du minimum vieillesse, introduction d’une dose de proportionnelle aux législatives, suppression de l’ENA, renoncement à la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires… Le catalogue de mesures est copieux. "Insuffisant", répondent les gilets jaunes, qui redescendent dans la rue.

Syndicalistes, autonomes, gilets jaunes, écologistes… Un cocktail éclectique d’organisations et de collectifs se mobilisent à l’occasion de la Fête du Travail, le 1er-Mai. À Paris et dans de nombreuses villes de France, dans un contexte tendu par plus six mois de crise sociale, plus de 164 000 personnes défilent dans les rues. Une fois encore, les black blocs sont de sortie et affrontent les forces de l’ordre. Bilan : plusieurs scooters brûlés, des magasins vandalisés, et 380 interpellations (dont 250 gardes à vue, essentiellement à Paris). Une dernière tempête avant un retour progressif au calme.

Deux semaines après le 1er-Mai, et alors que quatre listes se revendiquant des gilets jaunes se sont constituées en vue des élections européennes, le mouvement enregistre sa plus faible mobilisation depuis son lancement, six mois plus tôt. Seuls, 15 500 personnes manifestent en France, lors de l’acte 27.

Symboliquement, des gilets jaunes parviennent à perturber la fin du défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées, et regagnent la célèbre avenue à l'issue du défilé. Du mobilier urbain est brûlé, et les barrières servant à sécuriser le défilé servent de barricades.

La fin du mouvement ? Pas tout à fait. Si la plupart des gilets jaunes ont délaissé les ronds-points, une poignée d’irréductibles ont continué, samedi après samedi, à enfiler leur liquette fluorescente.

Après 52 actes, et en dépit d’une faible mobilisation - et d’une médiatisation à l’avenant -, le mouvement s’apprête à souffler sa première bougie. Un anniversaire aussi redouté par les autorités qu’il est attendu par certains gilets jaunes, dont les plus déterminés espèrent la renaissance. Les braises du plus grand mouvement social français du XXIè siècle ne sont peut-être pas totalement éteintes…