A Ghobeiry, une rue au nom d'un «martyr» assassin divise le Liban

Une municipalité du sud de Beyrouth vient de nommer une rue «Moustafa Badreddine». Ce chef militaire, tué en Syrie en 2016, étant l’un des principaux accusés dans l’assassinat du Premier ministre libanais en 2005, la décision choque. Partisans de Rafiq Hariri et soutiens du Hezbollah s'affrontent sur les réseaux sociaux.

Les deux camps libanais se déchirent à nouveau depuis quelques jours. Partisans du Hezbollah d’un côté et ceux du Premier ministre, Saad Hariri, de l’autre s’invectivent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Leurs responsables politiques s’accusent réciproquement de «trahison» et de «sédition». Objet de la discorde : un nom de rue. La municipalité de Ghobeiry, située dans la banlieue sud de Beyrouth et fief du mouvement chiite, vient de poser la plaque «rue du martyr Moustafa Badreddine» sur une artère menant à l’hôpital Rafic Hariri. Or, le chef militaire tué en Syrie en 2016, dont le Hezbollah veut honorer la mémoire dans son quartier natal, était justement l’un des principaux accusés de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, en février 2005, dans un attentat suicide spectaculaire au cœur de la capitale libanaise.

«Discorde»

L’affaire éclate au moment où le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), qui doit trancher dans le meurtre du Premier ministre, tient ses audiences de clôture à La Haye avec les arguments de la défense. Des quatre accusés, tous membres du Hezbollah et jugés in absentia, deux sont poursuivis pour planification du complot. Ils ont été, selon le procureur, en contact téléphonique direct avec Moustafa Badreddine, considéré par les enquêteurs comme le «cerveau de l’opération». Le mouvement chiite, qui dément toute implication dans l’attentat, a toujours refusé de livrer les accusés en niant la légalité du TSL, désigné comme «une mascarade» par ses responsables.

«C’est rechercher la discorde, au moment même où on veut l’éliminer», a réagi l’actuel Premier ministre, Saad Hariri, à propos de la rue portant le (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Tanzanie: au mois 126 morts dans le naufrage d’un ferry sur le lac Victoria
Des employés de Google ont voulu contrer le décret migratoire de Trump, selon le Wall Street Journal
Crise migratoire au Venezuela : Maduro dit qu’il demandera 500 millions de dollars à l’ONU
Négociations du Brexit: Theresa May dénonce une impasse et blâme l’UE
Entre les deux Corées, une rencontre tout en clichés