Ghislain Wattrelos. Vol(é)

Ghyslain Wattrelos, en mars.

Ce haut cadre a perdu sa femme et deux de ses enfants dans la disparition toujours inexpliquée du vol de Malaysia Airlines.

Le 8 mars 2014, Ghislain Wattrelos a atterri à Pékin. Il y rejoignait sa femme et deux de ses trois enfants, partis eux quelques heures plus tôt de Kuala Lumpur. A la sortie passagers, l’attendait le consul de France. Il lui a dit que l’avion, où se trouvait sa famille, le vol MH370, avait «disparu».

Ghislain Wattrelos, 50 ans, directeur stratégique pour le groupe Lafarge, n’est rien de ce qu’on attend de lui. Du haut cadre à fort pouvoir et salaire, il n’a ni la condescendance affable, ni la poignée de main millimétrée, ni le smartphone omniprésent rappelant le rendez-vous d’avant et d’après. De la victime d’un des plus tristes sorts que peut réserver la vie, il n’a ni l’attente compassionnelle ni les digues brisées qui annihilent pudeur et charrient l’intime.

Il regarde dans les yeux, présent, posé. La douleur n’est pas en étendard, pas non plus cachée. Il est blond, bel homme, fait dix ans de moins que son âge. D’une voix douce, il dit qu’aujourd’hui, plus d’un an après, il en est exactement au même point. L’avion, et avec lui Laurence, Ambre, Hadrien, a «disparu». Pas de deuil, de corps, de boîte noire, de débris, de moindre petit signe ou «signal», de pourquoi ni comment. Dans l’histoire contemporaine de l’aviation, c’est sans équivalent.

Il en faut moins pour devenir fou. S’ajoutent les annonces kafkaïennes des autorités malaisiennes. D’abord, trois jours de recherche dans le golfe de Thaïlande, à l’Est. Puis, le pays admet que ses radars ont vu l’avion faire demi-tour vers l’Ouest, à l’opposé de cette zone. Pourquoi avoir cherché au mauvais endroit en connaissance de cause ? Une semaine après la disparition, le Premier ministre malaisien reconnaît que l’avion a été «détourné», ses systèmes de communication volontairement coupés. Le 24 mars 2014, il assène que l’appareil est sous l’océan Indien. Malaysia Airlines envoie un texto : «Aucun (...)

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