Ghazi Rabihavi : "En Iran, c’est une nation qui se bat"
ENTRETIEN. « Le Sourire de Mariam », roman enfin traduit de l’écrivain iranien, dépeint la condition de la femme il y a trente ans. Des pages… toujours d’actualité.
Second roman traduit en français de Ghazi Rabihavi par Christophe Balaÿ, après le succès des Garçons de l'amour, en lice il y a deux ans pour le prix Médicis, Le Sourire de Mariam écrit voici trente ans, en persan, à Téhéran, contient des pages sur la situation des femmes iraniennes qui pourraient être d'aujourd'hui. Ainsi : « Ces innombrables agents qui patrouillent dans la rue pour surprendre ces rencontres et toucher leur récompense. »
Les mêmes qui arrêtent les femmes non voilées dans la rue et les envoient en prison. Le Guide de la révolution avait déclaré dès les premiers jours de la victoire : « Nous nous intéressons jusqu'à l'intimité de votre chambre. Nous voulons savoir tout ce qui s'y passe et comment ! » Selon lui, tout cela faisait partie de la morale de la révolution.
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Depuis Londres où il est exilé, depuis plus de 25 ans, le romancier natif d'Abadan (en 1956) se consacre à son œuvre et réalise aussi des courts-métrages, dont la femme est souvent le sujet principal, toujours en lien avec son pays natal. Le Sourire de Mariam met en scène un couple, Ozra et son mari Issah, qui cherche à retrouver leur amour d'antan, abîmé par les conditions de vie déplorables dans un immeuble délabré de Téhéran. C'est le seul endroit que ce couple de réfugiés du sud du pays a trouvé pour s'abriter, avec leur petite fille handicapée, Mariam, victime collatérale de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Leu[...] Lire la suite
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