Avec ce geste, Darmanin symbolise l’imminence de la démission du gouvernement sauf que...

Gérald Darmanin a retiré sa cravate devant les caméras.
LUDOVIC MARIN / AFP Gérald Darmanin a retiré sa cravate devant les caméras.

POLITIQUE - Voilà, c’est fini. Le gouvernement de Gabriel Attal s’est réuni une dernière fois ce mardi 16 juillet à l’Élysée. Le Président l’a annoncé : il acceptera la démission du Premier ministre, et par conséquent de toute son équipe, dans la journée. Celui-ci n’aura tenu que six mois. Gérald Darmanin a décidé de célébrer à sa manière ce dernier Conseil des ministres. Tout sourire dans la cour de l’Élysée, un paquet de dossiers sous le bras et visiblement heureux de cette fin de règne qui approche, le ministre de l’Intérieur a retiré sa cravate de manière ostensible, en s’assurant bien sûr que l’image était captée par les caméras.

Au Parlement européen, la macronie offre un visage (très) différent de celui à l’Assemblée

Un geste symbolique pour celui qui a déjà annoncé vouloir siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, où il a été élu le 7 juillet. L’abandon de la cravate, en miroir de son abandon de poste à Beauvau ? Pas si vite. Si le gouvernement est officiellement démis de ses fonctions, tout indique qu’il devra assurer la continuité jusqu’à l’arrivée du prochain. Et gérer les « affaires courantes ».

Pas responsable devant l’Assemblée

Emmanuel Macron a expliqué à ses ministres que cette situation d’entredeux pourrait « durer un certain temps », probablement « quelques semaines ». Le 11 août est dans la tête de beaucoup. C’est ce jour-là que se clôtureront les Jeux olympiques de Paris, événement clé sur lequel travaille depuis plusieurs mois le gouvernement… Et notamment le ministre de l’Intérieur, en charge de la sécurité.

Mais l’intérim pourrait en réalité se prolonger jusqu’à la rentrée, voire jusqu’en octobre, quand la présentation du budget nécessitera un gouvernement appuyé sur une majorité. À noter qu’un tel gouvernement démissionnaire présente l’originalité de ne pas être responsable devant l’Assemblée nationale et ainsi de ne pas pouvoir être renversé.

Les ministres sont délestés de leurs prérogatives dites « politiques », même si la frontière avec celles dites « techniques » est bien mince. Ils ne sont en tout cas plus ministres de plein exercice. À la sortie du Conseil des ministres, Gabriel Attal a promis qu’il assurerait « jusqu’à la dernière minute » la « continuité de l’État ». Rappelons qu’il est, aussi, président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale.

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