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Gérald Darmanin, ministre de la polémique

Depuis qu'il a été nommé ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin s'est retrouvé au coeur de plusieurs polémiques.
Depuis qu'il a été nommé ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin s'est retrouvé au coeur de plusieurs polémiques.

Depuis son arrivée au poste de ministre de l’Intérieur, il y a moins de cinq mois, Gérald Darmanin multiplie les phrases choc et les polémiques. Au point de commencer à agacer au sein de la majorité.

Cela fait moins de cinq mois que Gérald Darmanin est ministre de l’Intérieur, et déjà il compte plus de polémique à son actif qu’il n’y a de doigts sur une main. Entre petites phrases controversées et réactions ambigües, l’ancien maire de Tourcoing fait débat.

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Il faut dire que tout a commencé dans la polémique, puisque la nomination même de Gérald Darmanin à ce poste a soulevé la colère, notamment des féministes. L’ancien ministre de l’Action et des Comptes publics est en effet accusé de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. Si l’affaire a d’abord conduit à un classement sans suite puis un non-lieu en 2018, la Cour d’appel de Paris a demandé la reprise des investigations, le 9 juin dernier, rappelle France Info. Au moment de son arrivée place Beauvau, l’Élysée avait très vite assuré que ce n’était “pas un obstacle”, mettant en avant la présomption d’innocence.

“Je m’étouffe”

Le premier flic de France, en poste depuis le 6 juillet, a défrayé la chronique moins d’un mois après sa nomination, sur le sujet des violences policières. Pour montrer son désaccord avec ce terme, il a employé une phrase pour le moins imagée. “Quand j'entends le mot violences policières, personnellement, je m'étouffe”, a-t-il affirmé devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, le 28 juillet dernier.

Une terme extrêmement connoté, quelques semaines seulement après la mort, de l’autre côté de l’Atlantique, de George Floyd, à la suite d’une interpellation lors de laquelle un policier a fait pression sur le cou de la victime pendant de longues minutes. Un mot d’autant plus choquant qu’il a été répété à sept reprises par Cédric Chouviat, longuement plaqué sur le ventre lors d’un contrôle de police qui lui a coûté la vie, en janvier dernier. De quoi provoquer l’indignation de sa famille.

“L’ensauvagement”

Au fil de ses déplacements et de ses interventions, Gérald Darmanin a montré qu’il appréciait particulièrement les petites phrases qui font la Une. À l’instar du désormais célèbre “nettoyage au Kärcher” de Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur n’a eu de cesse de dénoncer, en août et en septembre, un “ensauvagement d’une partie la société”.

Un terme qui a divisé au sein de la majorité - et même du gouvernement. “Il n'y a pas de sauvages en France, il n'y a que des citoyens. Cette sémantique nous éloigne de la promesse de réconciliation que nous avons faite aux Français”, a commenté le député LREM Sacha Houlié. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti a, quant à lui, dénoncé un vocabulaire qui renforce “le sentiment d’insécurité”.

Un mot fétiche d’autant plus surprenant pour un membre de la majorité qu’il est régulièrement utilisé par l’extrême droite et les cadres du Rassemblement national, comme le rappelle France info.

La guerre aux rayons communautaires

Entraînant tantôt la moquerie, tantôt la colère, c’est une petite phrase qui n’est pas passée inaperçue. Le 20 octobre dernier, quelques jours seulement après la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, le ministre de l’Intérieur a expliqué sur le plateau de BFMTV être “choqué” par les rayons d’alimentation communautaire dans les supermarchés. “C’est comme ça que ça commence, le communautarisme”, a-t-il affirmé.

Si certains se sont amusés de cette phrase, d’autres ont fait part de leur incompréhension et de leur désaccord. “Il raconte n’importe quoi”, a notamment réagi le député de la France Insoumise, Alexis Corbière. “Moi, quand je fais mes courses, je vais au rayon 'produits bretons’”, a de son côté tempéré le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

Un ministre dans la tourmente ?

Ces derniers jours, Gérald Darmanin s’est retrouvé au coeur de toutes les polémiques, tant par ses prises de positions politiques que par son rôle de “premier flic de France”. D’une part, via son soutien au très controversé article 24 de la loi de sécurité globale, qui vise à pénaliser la diffusion "malveillante" d'images de policiers.

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D’autre part, face aux récentes bavures policières, tant place de la République avec l’évacuation violente d’un camp de migrants, qu’à l’encontre d’un producteur de musique très violemment interpellé. L’ancien maire de Tourcoing sera d’ailleurs entendu sur le sujet des violences policières devant la Commission des Lois de l'Assemblée nationale, ce lundi 30 novembre.

Selon les informations de BFMTV, le ministre de l’Intérieur commence même “à en agacer pas mal au sein du gouvernement. Il y a désormais un sujet Darmanin”, a expliqué un ministre. “Il est clairement trop à droite, il n'est pas dans l'ADN d'En Marche”, a confié une autre source à la chaîne d’information en continu. La polémique de trop pour le ministre ?

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