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Le genre face aux résidus de la morale franquiste

Les Espagnols ont suivi, avec perplexité, le virulent débat français sur le «mariage pour tous» : chacun se demandait, avec désolation ou dérision, comment la France, pays laïque par excellence et premier défenseur des valeurs républicaines, pouvait se diviser autour d’une question légale qui n’a pas provoqué de heurts aussi conséquents dans une Espagne pourtant fortement influencée, aujourd’hui encore, par le catholicisme. Bien sûr, dans ce pays aussi, il y a eu des mouvements d’opposition à ce qu’on a appelé le «mariage homosexuel». C’est le cas, évident, des évêques espagnols et autres représentants d’associations religieuses, toujours prêts à donner leur avis sur des questions guère spirituelles. Le projet socialiste a aussi été contré par le Parti populaire, qui l’a dénoncé au Tribunal constitutionnel. A l’autre extrême idéologique, il a subi le désaveu de certains activistes radicaux qui récusaient le mariage, accusé de normaliser l’éventuelle puissance subversive des minorités sexuelles.

Cependant, au moment même où ils manifestaient, les opposants au mariage homosexuel espagnol semblaient penser qu’ils avaient été vaincus d’avance : ils exprimaient donc leur désaccord sans la virulence des réactions françaises. Les «années Zapatero», dont le souvenir est enfoui aujourd’hui sous le poids de la crise généralisée et persistante, ont été une époque où bien des Espagnols se sont crus non seulement riches mais aussi «européens», c’est-à-dire à la pointe mondiale des innovations sociales entamées sous les Lumières selon les uns, et de la décadence des mœurs et des valeurs chrétiennes d’Occident, selon les autres.

Le mariage homosexuel, conjointement à d’autres mesures légales comme la réforme de la loi de l’IVG dans le sens d’autres législations européennes, la loi dite «contre la violence de genre» - critiquée aussi par une partie des féministes - ou l’introduction obligatoire de la «perspective de genre» dans tous les nouveaux diplômes universitaires adaptés à (...)

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