Gendarme tué à Mougins: le chef étoilé Yannick Alléno "partage la souffrance" de la veuve du militaire
Depuis la mort de son fils, percuté par un chauffard sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants en mai 2022, Yannick Alléno plaide pour la création de la qualification d'"homicide routier".
Yannick Alléno dit "partager la souffrance" d'Harmonie Comyn, la femme du gendarme tué lundi à Mougins après un refus obtempérer. Le 8 mai 2022, Antoine, le fils du chef étoilé, était mortellement percuté par un chauffard alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants.
"Ma réaction est toujours la même. C'est toujours la même chose", a-t-il regretté ce mercredi 28 août sur BFMTV.
Arrêté à Cannes peu après le drame, l'homme soupçonné d'avoir tué le gendarme Éric Comyn est un Cap-Verdien de 39 ans en situation régulière en France. Il a été condamné à dix reprises pour "des infractions à la circulation routière" et "des atteintes aux personnes", selon le parquet de Grasse. Il a également été testé positif à un dépistage d'alcoolémie après son interpellation.
Une association au nom de Yannick Alléno
Lors de la cérémonie d'hommage à son mari organisée dans la matinée à Mandelieu-la-Napoule, Harmonie Comyn a affirmé que c'est "la France qui a tué (s)on mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance".
Pour Yannick Alléno, "tous ceux qui n'ont pas eu à vivre (un tel drame) ne peuvent pas comprendre". "Ce qu'elle essaie de dire, c'est que son mari était en train de faire son travail, a essayé d'arrêter un personnage et qu'il en est mort", a-t-il avancé.
Selon le cuisinier, qui a créé l'association Antoine Alléno en septembre 2022 pour venir en aide aux proches des victimes, "ce qui est toujours insupportable, c'est d'entendre dire que la personne est morte de façon involontaire".
Au cours de sa garde à vue, l'homme soupçonné d'avoir tué Éric Comyn a affirmé "ne pas avoir vu le gendarme sur la chaussée" et avoir "involontairement" percuté le militaire.
La création d'un "homicide routier" en suspens
Yannick Alléno a également rappelé que lui et son association tiennent à ce que la qualification juridique d'"homicide routier" soit inscrite dans le Code pénal. Cette qualification juridique remplacerait celle d'"homicide involontaire" en cas de circonstances aggravantes, telles que l'excès de vitesse ou la consommation d'alcool et de stupéfiants.
Une proposition de loi allant dans ce sens a été votée par les députés au début de l'année puis a été approuvée par le Sénat au mois de mars. Elle n'a cependant pas pu être adoptée en deuxième lecture à l'Assemblée nationale avant la dissolution de la Chambre basse en juin.
"Je pense qu'il faut que l'ensemble des responsables politiques reprennent le chemin de la discussion autour de ce sujet", a plaidé Yannick Alléno. "Sur ce sujet-là, il faudrait mettre un peu de côté ses convictions politiques" afin que la France se dote "d'un arsenal nécessaire pour que de moins en moins d'enfants, de personnes (...) perdent la vie".