Gemini Man (M6) - Will Smith : "Ang Lee m’a fait sortir de ma zone de confort"
Dans ce film, vous incarnez Henry Brogan, un tueur professionnel, mais aussi son clone, âgé de 23 ans. Alors, comment s’est passée la rencontre avec vous-même ?
Will Smith : Très bien ! C’est une chance incroyable de se voir jeune et de réaliser à quel point, aujourd’hui, on est bien dans sa peau ! (Rires)
Votre double, créé numériquement et guidé par la performance capture, est confondant de réalisme. Cela veut-il dire qu’avec les nouvelles technologies les réalisateurs peuvent maintenant se passer des acteurs ?
Non, l’humain est à la source de tout. Et cela ne changera jamais. Les responsables des effets spéciaux ont travaillé avec mes mouvements, mes expressions… J’ai servi de modèle.
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Toutes ces nouvelles technologies ont-elles modifié votre jeu ?
Oui, car avec les caméras utilisées par Ang Lee, le réalisateur, vous n’avez pas droit à l’erreur (le film a été tourné en 4K, 3D et à 120 images par seconde, ndlr). Tout se voit. C’est donc impossible de faire semblant. Les vieux trucs de comédie ne fonctionnent pas : si votre personnage a peur, vous devez avoir peur aussi. Il m’a fallu conjuguer avec un « moi » qui ne l’était pas vraiment. C’est une drôle d’expérience, Ang Lee m’a fait sortir de ma zone de confort.
Avez-vous des « trucs » de comédie à nous révéler ?
Oui ! (Rires) James Avery, qui jouait mon oncle dans la série Le Prince de Bel-Air, m’avait appris une chose essentielle pour jouer les scènes d’émotion. Il disait que, dans la vie, personne n’avait envie de pleurer et que, si j’essayais de pleurer à tout prix, les gens n’y croiraient pas. Qu’il fallait absolument que j’aie l’air de lutter contre les larmes. J’ai développé cette technique au fil des années. La musique peut aussi m’aider à faire monter les émotions : l’Adagio pour cordes de Samuel Barber, que l’on entend dans Platoon, est très efficace !
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