Gemalto compte sur les objets connectés pour ses cartes SIM

Selon son directeur général Olivier Piou, Gemalto est bien positionné pour faire face aux nouvelles évolutions des cartes SIM, dont les formats classiques ont encore de beaux jours devant eux pour les objets connectés et les téléphones utilisés dans les pays en voie de développement. /Photo prise le 25 février 2015/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Gemalto est bien positionné pour faire face aux nouvelles évolutions des cartes SIM, dont les formats classiques ont encore de beaux jours devant eux pour les objets connectés et les téléphones utilisés dans les pays en voie de développement, a estimé jeudi son directeur général.

L'action du spécialiste de la sécurité numérique avait chuté en Bourse à la mi-juillet en réaction à une information du Financial Times selon laquelle Apple et Samsung prépareraient une carte SIM électronique concurrente.

Les ventes de cartes SIM de Gemalto ont diminué de 8% au premier semestre en glissement annuel en raison de la fermeture du service de paiement mobile des opérateurs américains qui, dans certains cas, a entraîné une baisse des ventes de cartes SIM haut de gamme.

"La fonction de la carte SIM va continuer à exister, elle va même proliférer parce que tous les objets qui veulent se connecter à un réseau, à part si le réseau est gratuit, vont devoir être identifiés pour pouvoir être facturés", a souligné Olivier Piou lors d'une conférence téléphonique à l'occasion de la publication des résultats semestriels de Gemalto.

Les ventes d'éléments sécurisés pour l'"internet des objets" (comme les montres connectées) ont bondi de 46% au premier semestre sur un an à taux de change constants.

Gemalto déploie ses cartes SIM compatibles avec les nouveaux standards du marché chez T-Mobile aux Etats-Unis et avec des fabricants de terminaux non identifiables, a précisé Olivier Piou.

L'annonce, en octobre 2014, par Apple de l'équipement de ses nouveaux iPad par une carte SIM permettant à ses utilisateurs de changer d'opérateurs télécoms sans avoir à changer de puce avait déjà entraîné une chute de l'action Gemalto.

"C'est assez facile pour Apple qui fait ses serveurs, ses téléphones et ses systèmes d'exploitation de contrôler une chaîne de bout en bout", a observé Olivier Piou.

"C'est beaucoup plus compliqué quand vous avez une multitude de téléphones, de systèmes d'exploitation et d'opérateurs et que vous voulez faire fonctionner le système (...) dans le monde entier."

La carte SIM est désormais une activité en stagnation qui représente moins d'un quart du chiffre d'affaires total.

L'évolution du format de la carte SIM est nécessaire mais lente, a estimé Olivier Piou, soulignant que les ventes de télécartes se poursuivaient encore et que bon nombre de téléphones n'étaient pas des "smartphones" et utilisaient encore des cartes SIM classiques.

(Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez)