GE rate le consensus sur le bénéfice, l'action chute

par Alwyn Scott

(Reuters) - Qualifiant les résultats d'"horribles" et "inacceptables", le nouveau PDG de General Electric, John Flannery, s'est engagé vendredi à céder plus de 20 milliards de dollars (17 milliards d'euros) d'actifs et à demander des comptes aux dirigeants du groupe qui n'ont pas atteint les objectifs.

Ces déclarations sont faites alors que GE a publié un bénéfice trimestriel largement inférieur au consensus et abaissé ses objectifs sur l'année, ce qui pèse lourdement sur le titre.

John Flannery, qui a défendu les branches d'imprimantes 3D et son activité numérique pour l'industrie, a refusé de dire quels actifs sont visés par les projets de cession du groupe, dont les détails seront révélés le 13 novembre.

Mais les analystes ont des idées: "GE va céder ses branches transport, éclairage et à peu près tout ce qui n'est pas vraiment au coeur de son activité", a écrit vendredi l'analyste Scott Davis de Melius Research dans une note à ses clients.

Les investisseurs exigent de gros changements après des années de frustration face aux faibles retours du conglomérat dont l'activité va des centrales électriques aux avions, en passant par les équipements médicaux et industriels.

Les mauvaises performances de GE au troisième trimestre illustrent l'étendue des problèmes auxquels sera confronté le nouveau PDG, qui a appelé à une réorganisation au plus haut niveau. Un siège au conseil d'administration récemment accordé à Ed Garden, investisseur activiste du fonds Trian Fund Management, devrait déclencher un "dialogue franc", a-t-il dit, ajoutant que l'éventualité de se séparer de certains des 18 administrateurs du groupe était "à l'étude".

Le titre (-0,5% à 23,46 dollars) avait nettement réduit ses pertes vers 17h00 GMT à Wall Street, après avoir touché un point bas de 22,11 dollars (-6,3%). Depuis début 2017, GE avait déjà enregistré la pire performance du Dow, avec un repli de 25,3%, contre une hausse de 17,1% pour l'indice phare la Bourse de New York, en raison notamment des inquiétudes sur la génération de trésorerie, le dividende et les perspectives de résultats.

Le bénéfice par action ajusté du groupe américain a été de 29 cents, alors que les analystes attendaient 49 cents, selon Thomson Reuters I/B/E/S. Il était de 32 cents il y a un an.

La faiblesse des activités dans le secteur de l'énergie, du pétrole et du gaz, les dépréciations et des coûts de restructuration plus élevés que prévu ont été les principales causes de la baisse du bénéfice trimestriel, a précisé le PDG.

La performance "solide" de GE dans d'autres activités "n'a pas suffi à compenser une baisse des performances du pôle énergie dans un marché difficile", a-t-il ajouté.

Le bénéfice de son activité énergie, qui construit des centrales électriques et des équipements pour le secteur, a chuté de 51% sur le trimestre.

Le cash-flow (génération de trésorerie) issu des activités industrielles a diminué essentiellement en raison du recul en volume de l'activité d'électricité, ce qui a entraîné une baisse du bénéfice et une hausse des stocks.

Le bénéfice de la division électricité a chuté de 51% au cours du trimestre.

Hors éléments exceptionnels, le cash-flow des activités industrielles est ressorti à 1,74 milliard de dollars sur la période, contre 2,90 milliards de dollars un an auparavant.

Le conglomérat a enregistré un chiffre d'affaires total en hausse de 14,4% à 33,47 millions de dollars, en partie grâce à l'acquisition du groupe de services pétroliers Baker Hughes. Il était de 29,27 milliards de dollars il y a un an.

Le bénéfice non-ajusté tiré des opérations poursuivies a reculé à 1,80 milliard de dollars sur la période juin-septembre contre 1,99 milliard de dollars un an plus tôt. Cela donne un bénéfice par action de 22 cents contre 24 cents.

(Alwyn Scott à New York, Ankit Ajmera à Bangalore, Marc Joanny et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)