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Grande Bretagne: Boris Johnson se résoud à reconfiner l'Angleterre

GRANDE BRETAGNE: BORIS JOHNSON SE RÉSOUD À RECONFINER L'ANGLETERRE

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé samedi le retour au confinement dans l'ensemble de l'Angleterre pour tenter d'enrayer la deuxième vague de l'épidémie de COVID-19, qui menace de submerger les services de santé du pays.

Le Royaume-Uni, qui accuse le plus lourd bilan d'Europe en terme de décès depuis le début de l'épidémie, enregistre désormais plus de 20.000 cas supplémentaires par jour et des experts estiment que l'épidémie pourrait faire plus de 80.000 morts dans le pire des scénarios envisagés.

Lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte après des fuites dans plusieurs médias, Boris Johnson a précisé que le nouveau confinement à l'échelle de l'Angleterre entrerait en vigueur jeudi et le resterait jusqu'au 2 décembre.

Les habitants ne seront autorisés à sortir de chez eux que pour des motifs précis, comme l'éducation, le travail, l'exercice physique, les achats essentiels ou les soins aux personnes vulnérables.

"Le moment est venu d'agir parce qu'il n'y a pas d'alternative", a déclaré le Premier ministre.

"Si nous n'agissons pas, nous pourrions voir les morts dans ce pays atteindre plusieurs milliers par jour."

Les magasins vendant des produits considérés comme essentiels, les établissements scolaires et les universités resteront ouverts. Les pubs et les restaurants devront rester fermés, à l'exception de la vente à emporter.

Pour tenter d'atténuer l'impact économique de ce nouveau confinement, le gouvernement va réactiver le dispositif d'indemnisation du chômage partiel, qui assure aux salariés concernés 80% de leur salaire.

Depuis le début de l'épidémie, 46.555 décès dans les 28 jours suivant un test positif ont été comptabilisés au Royaume-Uni. Le nombre de certificats de décès mentionnant le COVID-19 comme cause de la mort atteint quant à lui 58.925.

Le pays se classe au cinquième rang mondial pour le nombre de victimes de la pandémie, derrière les Etats-Unis, le Brésil, l'Inde et le Mexique, selon le comptage de l'Université Johns Hopkins.

Boris Johnson s'était vu reprocher par ses opposants d'avoir tardé à décider le premier confinement national, qui a duré du 23 mars au 4 juillet. Il a lui même été malade du COVID-19 fin mars et a été hospitalisé début avril.

Le retour au confinement constitue un revirement pour le Premier ministre, qui a déclaré pendant plusieurs mois qu'une telle mesure ne serait pas nécessaire.

Il y a deux semaines, il avait défendu sa stratégie de restrictions locales en expliquant vouloir éviter "la misère d'un confinement national".

"Je suis optimiste sur le fait que la situation sera très différente en mieux d'ici au printemps", a-t-il dit samedi.

(Andrew MacAskill et Guy Faulconbridge,; version française Nicolas Delame et Marc Angrand)