"Pour les Gazaouis, pour les otages...": Macron estime qu'"il faut que la guerre s'arrête" à Gaza

Face aux risques d'un embrasement du conflit à Gaza, après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef politique du Hamas, Emmanuel Macron a appelé à mettre fin à la guerre.

Le président Emmanuel Macron a martelé, ce vendredi 9 août, que la guerre devait "s'arrêter" à Gaza alors qu'Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions en vue d'une trêve et d'une libération des otages détenus par le Hamas.

"C'est crucial pour les Gazaouis, pour les otages, pour la stabilité de la région aujourd'hui en jeu. Plein soutien de la France aux médiateurs américains, égyptiens et qatariens" dans les discussions, a-t-il ajouté.

La guerre a fait, selon le Hamas, près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, et exacerbé les tensions au Moyen-Orient, entre d'une part l'Iran et ses alliés au Liban, au Yémen, en Syrie et en Irak, et Israël de l'autre.

Les craintes d'un embrasement ont redoublé après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par l'Iran, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, États-Unis et Égypte, ont appelé les deux camps à reprendre le 15 août les discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était "maintenant sur la table, et qu'il ne manquait que les détails de son application".

"Le moment est venu de conclure un cessez-le-feu et un accord pour la libération des otages et des prisonniers", poursuit le texte, selon lequel "il n'y a plus de temps à perdre ni d'excuses pour aucune des parties pour justifier un retard supplémentaire".

Ce projet d'accord par étapes, commençant par un cessez-le-feu, est basé sur un cadre présenté le 31 mai par le président américain Joe Biden et qui, selon lui, avait été proposé par Israël.

Israël a accepté d'envoyer "le 15 août une délégation de négociateurs à l'endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d'un accord", a annoncé jeudi soir le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a également souligné "l'importance de parvenir rapidement à un accord qui garantira le retour des otages retenus par le Hamas à Gaza", ont annoncé ses services après un entretien téléphonique entre le ministre et son homologue américain, Lloyd Austin.

L'Iran, qui soutient le Hamas et d'autres groupes armés dans la région, a accusé jeudi Israël de chercher à "étendre" la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. Après dix mois de guerre, l'armée israélienne continue à combattre le Hamas dans le territoire palestinien, en particulier dans des zones qu'elle avait annoncé contrôler.

Elle a d'ailleurs déclaré vendredi être engagée dans des combats "au sol et souterrains pour éliminer des terroristes" dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, où des frappes aériennes ont visé "plus de 30 cibles terroristes du Hamas".

Jeudi, l'armée israélienne avait appelé la population à évacuer des quartiers de l'est de Khan Younès en prévision de nouvelles opérations. Poussés encore une fois sur les routes, des foules de civils ont fui à pied, en voiture, entassés sur des remorques avec matelas et bagages.

L'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée. En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.699 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.

Article original publié sur BFMTV.com