Gaza : comment s’organise la campagne de vaccination anti-polio
GAZA - Un peu d’espoir dans la bande de Gaza. Une campagne anti-polio a officiellement été lancée ce dimanche 1er septembre dans le centre de l’enclave palestinienne où l’ONU a annoncé des « pauses humanitaires ».
« Il y a un survol important de drones au-dessus du centre de la bande de Gaza et nous espérons que cette campagne de vaccinations pour les enfants se passera dans le calme », a annoncé le docteur Yasser Chaabane, directeur médical de l’hôpital al-Awda. « Les vaccinations ont débuté à 9h. Nous avons ouvert les centres et nous recevons des enfants âgés d’un jour à dix ans dans le calme jusqu’ici », a-t-il poursuivi.
La polio, éradiquée à Gaza depuis 25 ans, est réapparue au milieu des hostilités lancées le 7 octobre par l’attaque meurtrière du Hamas en Israël.
• Qu’est-ce que la polio ?
La poliomyélite (ou polio) est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse spécifiquement humaine causée par le poliovirus. La plupart des personnes atteintes ne présentent pas de symptômes et celles qui en ont se rétablissent généralement en une semaine environ. Mais il n’y a pas de remède, rappelle Euronews. Et lorsque la polio provoque une paralysie, celle-ci est généralement permanente. Si la paralysie touche les muscles respiratoires, la maladie peut être mortelle.
• Qui réalise la campagne de vaccination ?
Cette campagne a été annoncée par Israël et le Hamas. Elle impliquera plus de 2 100 agents de santé des agences des Nations unies et du ministère de la santé de Gaza.
Elle vise à vacciner plus de 640 000 enfants de moins de dix ans dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par près de onze mois de guerre.
A two-round polio vaccination campaign for over 640,000 children by UNICEF and partners is scheduled to start in Gaza on September 1.
All parties must respect the area-specific humanitarian pauses. The protection of children, families and community workers is critical. pic.twitter.com/47Xk8fMpBQ— UNICEF (@UNICEF) August 31, 2024
• Où se déroule-t-elle ?
Le ministère de la Santé à Gaza et les agences onusiennes ont listé 67 centres de vaccination dans des hôpitaux, dispensaires et écoles pour le centre du petit territoire palestinien, une première zone.
Dans le sud, 59 centres sont prévus et 33 dans le nord, en grande partie dépeuplé. Dans ces deux dernières zones, les vaccinations auront lieu dans un second puis un troisième temps.
• Ce qu’il faut pour que la campagne réussisse
Samedi déjà, des vaccins anti-polio ont été administrés à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Mais ce n’est que ce dimanche qu’a donc officiellement été lancée la campagne censée administrer une première dose - deux gouttes à ingérer oralement - à au moins 90 % des enfants de moins de dix ans du territoire, un pourcentage nécessaire à atteindre pour que la campagne se solde par une réussite. La deuxième dose doit ensuite être reçue quatre semaines après la première.
L’ONU a envoyé au total 1,2 million de doses du vaccin nOPV2.
• Le temps laissé pour organiser les vaccinations
Dans la semaine, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé qu’Israël avait accepté une série de « pauses humanitaires » de trois journées chacune dans le centre, puis le sud et le nord de la bande de Gaza, pour l’organisation de la campagne de vaccination.
Démentant « les informations faisant état d’un cessez-le-feu général » pour permettre la campagne, le cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué qu’Israël « autorisera uniquement un couloir humanitaire ».
En raison notamment des routes endommagées et de la population déplacée, l’ONU avait indiqué qu’elle pourrait avoir besoin d’un jour supplémentaire dans chaque zone. « En raison de l’insécurité, des dégâts causés aux routes et aux infrastructures, et du déplacement constant de la population, il est peu probable que le fait de mener la campagne pendant seulement trois jours dans chaque zone suffise à assurer une couverture vaccinale adéquate », avait déclaré l’Unicef, l’agence de l’ONU pour l’enfance, dans un communiqué de presse.
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