Gaza peine à enterrer ses morts alors que les frappes israéliennes ont tué près de 40 000 personnes
À Gaza, la barre symbolique des 40 000 morts est en passe d'être atteinte. Ce sont en grande majorité des civils qui ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne en octobre dernier. Des familles entières décimées, des enterrements de plus en plus difficiles et un deuil impossible. Reportage à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.
Avec notre envoyé spécial à Deir al-Balah Rami Al Meghari et Murielle Paradon à Jérusalem
Nous sommes à la morgue de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Emad Elbesh pleure son fils de 6 ans, il s’appelait Hamza. La guerre n’épargne personne, même pas les enfants. « Mon fils jouait devant la maison et il y a eu une frappe. Un éclat d’obus a atteint sa tête et est rentré dans son cerveau. Il est mort. Dieu le bénisse. Il était avec sa sœur et son frère, mais eux n’ont pas été touchés. Ça venait d’un tank israélien », explique Emad Elbesh.
Le cimetière Alansar de Deir al-Balah a dû prendre en charge l’enterrement de milliers de victimes de la guerre. Il n’y a plus de place aujourd’hui. Mais Mohamed Abu Qwaita, le responsable du cimetière, fait une exception pour la famille Eid, un couple et leur enfant tués dans une frappe aérienne, car certains de leurs proches sont déjà enterrés ici.
« On ne voit plus de processions funéraires normales »
Les Gazaouis ne peuvent plus se déplacer facilement. Trouver un moyen de transport est quasiment impossible et à chaque sortie, ils risquent leur vie.