Gaza : qui sont Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, les deux derniers otages franco-israéliens retenus par le Hamas ?
Israël et le Hamas se sont entendus mercredi 15 janvier sur un cessez-le-feu à Gaza et pour la libération d'otages après 15 mois de guerre. Selon le Qatar, qui a joué un rôle de médiation, la trêve entrera en vigueur dimanche.
Un moment d'espoir. L'accord de cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas prévoit la libération de plusieurs otages retenus à Gaza. Lors d'une première phase, 33 d'entre eux doivent être libérés en échange d'un millier de Palestiniens détenus par Israël, alors que 94 personnes seraient toujours aux mains du Hamas.
Parmi les otages qui sont toujours estimés être à Gaza, on compte deux Franco-Israéliens, appelés Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi. Ce jeudi 16 janvier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré sur RTL "espérer vivement" que les deux otages "puissent nous revenir en vie".
"Nous n'avons pas de certitude (qu'ils sont en vie), nous n'avons pas de nouvelles", a-t-il reconnu, assurant que la France a demandé "inlassablement" leur libération "depuis 15 mois".
Menuisier et père de famille
Ofer Kalderon est un menuisier et père de famille qui était âgé de 52 ans quand il a été enlevé par le Hamas le 7 octobre 2023, alors qu'il se trouvait dans le kibboutz de Nir Oz.
Ce jour-là, il a été capturé avec ses deux enfants, Erez et Sahar, alors respectivement âgés de 11 et 16 ans. Depuis, tout deux ont été libérés le 27 novembre 2023, lors de l'accord de trêve temporaire.
La mère, Hadas Jaoui-Kalderon, avait réussi à échapper au Hamas le 7-Octobre, en se réfugiant dans un abri. Même chose pour leur frère et leur sœur plus âgés. Leur grand-mère et une de leurs cousines sont en revanche mortes dans l'attaque.
Ses 2 enfants libérés en 2023
Dans son dernier message, le quinquagénaire indiquait à son ex-femme qu'il se trouvait avec leurs deux plus jeunes enfants, Erez et Sahar, comme elle le racontait au Monde en décembre 2023.
"On a sauté par la fenêtre et on s'est cachés dans les buissons", disait-il, avant d'être capturé par le Hamas.
Au quotidien, Hadas Jaoui-Kalderon décrivait son ex-mari comme un "boute-en-train", qui aime "la nature" et "la mer".
Au Parisien, elle disait de lui qu'il était passionné de VTT en montagne et qu'il était un "bon père, aimant et proche de ses enfants" à qui il transmettait "de bonnes valeurs". Depuis la libération de ses enfants, la France ne possède pas de preuves de vie du quinquagénaire.
Capturé avec son fils
Ohad Yahalomi, 50 ans, a lui aussi été capturé dans le kibboutz de Nir Oz, le 7 octobre 2023. Père de trois enfants, Eitan, 13 ans, Yaël, 10 ans, et Liel, 1 an, il travaillait pour le Service de la nature et des jardins et était un grand adepte de voyages et de nature, selon le collectif du 7-Octobre.
L'épouse du quinquagénaire, Bat-Sheva Yahalomi, racontait à France info en octobre 2024 le jour de l'enlèvement de son mari, alors qu'elle était réfugiée "dans la chambre de sécurité". "L'un des terroristes a pointé son revolver sur moi pour nous faire sortir. Mon mari était blessé. C'était le dernier moment où j’ai vu mon mari", confiait-elle.
Bat-Sheva Yahalomi est capturée par le groupe terroriste et emmenée à mobylette avec sa fille Yaël et son bébé Liel, tandis que le père et le fils sont kidnappés par d'autres membres du Hamas.
La mère parvient à s'enfuir
La mère et ses deux filles parviennent ensuite à s'enfuir et à retourner dans le kibboutz. Le père et son fils n'auront pas cette chance. Seul Eitan sera libéré après 52 jours passés en captivité, lors de l'accord de trêve.
Depuis, la famille Yahalomi reste sans nouvelle d'Ohad. Un an après la libération d'Eitan, sa grand-mère Jocelyne Goldapper a confié au micro de BFMTV que le jeune adolescent était encore traumatisé par sa détention et par l'absence de nouvelle de son père. "Il se rappelle de toutes ses souffrances et il se dit: 'mon père est encore là-bas'", disait-elle.
Rester sans aucune preuve de vie d'Ohad Yahalomi est le plus difficile pour ses proches. "Votre cerveau ne peut pas accepter, on est en panique émotionnelle continue, on passe du désespoir à l'espoir à longueur de journée", disait Jocelyne Goldapper fin 2024.
"Beaucoup d'incertitudes"
Après l'annonce de cet accord, Ifat Kalderon, cousine d'Ofer Kalderon, a assuré à l'Agence France-presse (AFP) éprouver "des sentiments mitigés, d'un côté de la joie, mêlée à un stress horrible avant de savoir que ça va vraiment se passer".
"Je crois qu'Ofer est en vie et j'espère qu'il va revenir", disait-elle.
Ce jeudi, le cousin d'Hadas Jaoui-Kalderon, ex femme d'Ofer Kalderon, estimait sur BFMTV que l'accord représentait une "vraie avancée", mais "avec beaucoup d'incertitudes", notamment sur l'identité des otages libérés. Ne rien savoir constitue selon lui "de la torture psychologique".
Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.