Gaza: ce que l'on sait sur la frappe israélienne qui a fait des dizaines de victimes dans une zone humanitaire
Israël a frappé la bande de Gaza dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre, affirmant cibler un "centre de commandement" du Hamas dans une zone humanitaire. La défense civile de Gaza fait état d'au moins 40 morts.
"Des familles entières ont disparu" dans la nuit selon la défense civile. Tôt ce mardi 10 septembre, l'armée israélienne a ciblé une nouvelle fois l'enclave palestinienne, en bombardant un "centre de commandement" du Hamas dans la zone humanitaire Al-Mawasi, à Khan Younès.
"Les organisations terroristes de la bande de Gaza continuent d'abuser systématiquement des infrastructures civiles et humanitaires, y compris la zone humanitaire désignée, pour mener des activités terroristes contre l'État d'Israël et les troupes de Tsahal", a communiqué l'armée israélienne pour justifier cette frappe alors que de nombreux civils se trouvaient cette nuit à Al-Mawasi.
• Des dizaines de tués et de blessés
Le premier bilan communiqué dans la nuit par la défense civile de Gaza faisait état d'au moins 40 morts et 60 blessés.
"Nos équipes travaillent toujours pour retrouver 15 personnes disparues après la frappe qui a ciblé les tentes des personnes déplacées d'Al-Mawasi, à Khan Younès", ville du sud de la bande de Gaza, indiquait un responsable de la défense civile gazaouie à l'Agence France presse.
"Des familles entières ont disparu dans le massacre de Al-Mawasi à Khan Younès, sous le sable, dans des trous profonds", a déclaré un autre porte-parole de la défense civile, Mahmoud Basal, dans un communiqué.
• Des cratères de "9 mètres"
Al-Mawasi, dans la ville de Khan Younès, avait été désignée comme zone de sécurité par l'armée israélienne au début de la guerre, et des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés y ont trouvé refuge.
L'armée a cependant continué à mener périodiquement des opérations dans la zone, y compris une frappe en juillet qui a tué plus de 90 personnes, dont le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, selon Israël.
Sur les images de l'agence turque Anadolu relayées par Al-Jazeera, on pouvait observer les secouristes tenter de retrouver des victimes dans un immense cratère. Cette source rapporte que les cratères "de 9 mètres" ont été formés après le bombardement.
Selon la défense civile de Gaza, il s'agit "l'un des massacres les plus odieux" perpétré par Israël depuis le début de la guerre.
• Le Hamas a démenti avoir des combattants dans la zone humanitaire
L'armée israélienne a déclaré avoir ciblé la zone d'Al-Mawasi après avoir y avoir identifié la présence de cadres du Hamas, auquel elle livre une guerre sans merci depuis l'attaque sans précédent que l'organisation islamiste a lancée sur son territoire le samedi 7 octobre 2023.
Un avion de l'armée israélienne a "frappé d'importants terroristes du Hamas qui opéraient depuis un centre de commandement et de contrôle au sein de la zone humanitaire de Khan Younès", a indiqué l'armée israélienne.
Le Hamas a démenti avoir des combattants dans la zone humanitaire. "Les allégations de l'occupation (Israël, NDLR) sur la présence de combattants de la résistance est un mensonge éhonté", a indiqué le Hamas dans un communiqué sur la messagerie Telegram.
Israël accuse régulièrement le Hamas d'utiliser des civils comme "boucliers humains", ce que le groupe dément. Malgré le risque de tuer et blesser des civils, bombarde l'armée israélienne bombarde sans relâche l'enclave.
Depuis le samedi 7 octobre, au moins 40.000 personnes, dont de nombreux civils, femmes et enfants, ont été tuées, selon le bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. Presque toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois en près d'un an de guerre. Des dizaines de milliers de personnes quittent à chaque évacuation leurs logements ou abri de fortune, en emportant avec elles leurs affaires, sans savoir parfois où aller.
Les États-Unis, le Qatar et l'Égypte tentent de négocier un cessez-le-feu et un accord d'échange d'otages et de prisonniers entre Israël et le Hamas, mais les pourparlers sont toujours dans l'impasse. Le gouvernement d'extrême droite de Benjamin Netanyahu et le mouvement islamiste palestinien refusent d'accepter les compromis proposés par les médiateurs.