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Gaza : Israël et le Jihad islamique acceptent une trêve

An Israeli Air Force Apache helicopter fires flares in the sky above the Israel-Gaza border August 7, 2022. REUTERS/Amir Cohen
AMIR COHEN / REUTERS An Israeli Air Force Apache helicopter fires flares in the sky above the Israel-Gaza border August 7, 2022. REUTERS/Amir Cohen

AMIR COHEN / REUTERS

Israël et le Jihad islamique acceptent une trêve dans la bande de Gaza

INTERNATIONAL - Une trêve précaire est entrée en vigueur dimanche à 20H30 GMT entre le groupe armé palestinien Jihad islamique et Israël, après trois jours d’hostilités qui ont coûté la vie à 44 Palestiniens dont des enfants dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza.

Jusqu’aux dernières minutes avant le début de la trêve, obtenue grâce à une médiation de l’Égypte, l’armée israélienne a dit avoir mené des frappes sur des positions du Jihad islamique à Gaza « en réponse à des roquettes tirées » vers le sud du territoire israélien où les sirènes d’alerte ont retenti.

L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a salué sur Twitter l’accord de trêve mais affirmé « que la situation reste très fragile ». « J’exhorte toutes les parties à respecter le cessez-le-feu. »

Le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé qu’une trêve entrerait en vigueur à 23H30 locales, tout en soulignant que son pays « se réserve le droit de répondre fermement à toute violation ». Il a également remercié l’Égypte, médiateur historique entre Israël et les groupes armés palestiniens, « pour ses efforts ».

À Gaza où il est implanté, le Jihad islamique a lui confirmé qu’il « cesserait les hostilités » à partir de cette heure-là, mais a aussi averti qu’il se réservait « le droit de répondre à toute (nouvelle) agression » israélienne.

Médicaments, électricité

L’accord de trêve prévoit entre autres « l’engagement de l’Égypte à œuvrer en faveur de la libération de deux prisonniers » du Jihad islamique aux mains d’Israël, a affirmé le groupe palestinien.

Dimanche, 17 Palestiniens dont neuf enfants ont été tués dans les raids israéliens notamment sur Jabaliya, la ville de Gaza et Rafah, a indiqué le ministère de la Santé du mouvement armé palestinien Hamas, au pouvoir dans l’enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Depuis le début vendredi de l’opération israélienne dans Gaza, « 44 Palestiniens sont tombés en martyrs dont 15 enfants » et « 360 ont été blessés », selon un dernier bilan du ministère, qui a fait en outre état d’immeubles entiers détruits dans les frappes.

Dans la journée et en soirée, le Jihad islamique avait lancé des salves de roquettes en direction de villes en Israël et de Jérusalem, mais la grande majorité ont été interceptées par le système de défense antimissiles israélien, selon l’armée.

Les sirènes d’alarme ont retenti dans plusieurs villes, Tel-Aviv et Ashkelon (sud) pour alerter sur les tirs de roquettes et des habitants ont accouru dans les abris.

Trois personnes ont été blessées en Israël par les tirs de roquettes depuis vendredi, selon des secouristes. D’après l’armée, des centaines de roquettes ont été tirées à partir de Gaza depuis vendredi, mais la grande majorité ont été interceptées.

Les autorités israéliennes ont par ailleurs affirmé que certains des Palestiniens tués auraient péri dans des tirs de roquettes ratés du Jihad islamique vers Israël, tombées dans l’enclave palestinienne.

À Gaza, le directeur de l’hôpital al-Chifa a affirmé que son établissement avait besoin d’urgence de médicaments et d’électricité pour pouvoir continuer à soigner les blessés.

L’unique centrale électrique de Gaza a été fermée samedi en raison d’un manque de carburant, quatre jours après qu’Israël a fermé les points de passage avec l’enclave en invoquant des raisons de sécurité.

« Attaque préventive »

L’armée israélienne a présenté son opération lancée vendredi comme une « attaque préventive » contre le Jihad islamique, au cours de laquelle ses principaux chefs militaires à Gaza, Tayssir Al-Jabari et Khaled Mansour, ont été tués de même que plusieurs combattants du groupe.

La mort des chefs militaires a été confirmée par le Jihad islamique, considéré comme « terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a qualifié la frappe ayant tué samedi Khaled Mansour de « résultat extraordinaire ».

Les autorités israéliennes ont justifié leur opération par leurs craintes de représailles du Jihad islamique après l’arrestation de Bassem al-Saadi le 1er août en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.

L’Égypte doit s’employer à obtenir la libération de Saadi et d’un autre responsable du Jihad islamique, Khalil Awawdeh, détenu dans une prison israélienne depuis décembre 2021 dans le cadre de l’accord de trêve, d’après le Jihad islamique.

Ces deux derniers jours, quelque 40 membres du Jihad islamique ont été arrêtés par les forces israéliennes en Cisjordanie.

La confrontation entre Israël et le Jihad islamique est la pire depuis celle entre Israël et le Hamas en mai 2021. Cette dernière avait fait en 11 jours 260 morts côté palestinien dont des combattants et 14 morts en Israël, dont un soldat, d’après les autorités locales.

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