Gaza: les déplacés de la «zone humanitaire» malmenés par le mauvais temps sur le littoral
Le drame de la population gazaouie se poursuit. Écrasés par les bombes, déplacés au gré des opérations militaires israéliennes, les civils palestiniens s’entassent sur un minuscule territoire, une zone dite « humanitaire » dans le sud de la bande de Gaza et qui représente quelque 10% de la superficie totale de l’enclave. Cette zone qui donne sur le littoral est surpeuplée. Les déplacés y ont planté leurs tentes jusque sur les plages. Mais avec l’approche de l’automne et le mauvais temps qui s’installe, les vagues ont englouti, lundi 16 septembre, une partie de leur campement de fortune.
Reportage de Rami Al Meghari dans la bande de Gaza, avec notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa
Le vent est retombé et la mer déchaînée a retrouvé son calme. Khaled Abu Diya avait planté sa tente sur cette plage de Mawassi Khan Younès, au printemps dernier.
« Nous étions en train de dormir. La mer est rapidement montée. Il y a eu un violent orage et les vagues ont déferlé jusqu'à l'intérieur de nos tentes, raconte-t-il. Si les premières pluies de la saison nous laissent dans cet état, qu'est-ce que ça va être durant l'hiver ? Où va-t-on aller ? À côté, nos voisins et leurs enfants ont failli être emportés par les flots. »
La voisine, Nabiha Abu Toha, mère de trois enfants, tente désormais de sauver ce qui peut l'être. « Regardez, tout est mouillé : nos vêtements, nos matelas et nos couvertures. Ç'a été un déluge, on a perdu le peu qu'on avait. Et on n'a pas les moyens de se loger ailleurs. On n'a pas de vêtements de rechange. Toutes nos affaires sont à jeter », constate-t-elle.