Gaza : le cessez-le-feu entre en vigueur avec 3 heures de retard, voici ce qui doit se passer dimanche
Dans une première phase étalée sur six semaines, les hostilités doivent cesser et 33 otages doivent être libérés en échange de 737 prisonniers palestiniens.
GAZA - Après 15 mois d’une guerre dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts, ce jour était particulièrement attendu. L’accord sur une trêve à Gaza et des libérations d’otages est finalement entré en vigueur ce dimanche 19 janvier à 10 h 15 (heure de Paris), avec trois heures de retard sur l’horaire prévu initialement. Une conséquence de l’envoi tardif par le Hamas d’une liste des trois otages libérables dans la journée, liste réclamée par les autorités israéliennes comme un prérequis pour mettre en application le cessez-le-feu.
Désormais instauré, après avoir été annoncé mercredi par les médiateurs, l’accord ambitionne, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, de déboucher à terme sur « une fin définitive de la guerre », déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, lors de laquelle les otages avaient été enlevés.
La première phase de cet accord, étalée sur six semaines, commence donc ce dimanche. Elle stipule que les hostilités doivent cesser. 33 otages retenus à Gaza doivent aussi être libérés en échange de 737 prisonniers palestiniens détenus par Israël. L’Égypte avance de son côté le chiffre de « plus de 1 890 prisonniers palestiniens » libérés par Israël au cours de cette première phrase. Le gouvernement israélien a de son côté désigné 95 détenus palestiniens libérables dès ce dimanche, des femmes et mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7-Octobre. Leur libération doit intervenir après 15 heures, heure de Paris, d’après le ministère de la Justice.
Selon des sources proches du Hamas avant la suspension temporaire de l’accord dimanche matin, le premier groupe d’otages libérés devra être composé de trois Israéliennes.
Parmi les prisonniers palestiniens appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d’attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du parti Fatah, arrêté et écroué en 2019.
Trois points d’accueil pour les otages
Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, figurent parmi les 33 otages libérables, selon Paris. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, libérés lors d’une première trêve d’une semaine en novembre 2023.
Sur le terrain, trois points d’accueil ont été installés à la frontière sud d’Israël avec Gaza, aux passages de Kerem Shalom et Eretz et à celui proche du kibboutz Réïm, a précisé un responsable militaire. Là, les captifs seront pris en charge par des médecins puis conduits vers des hôpitaux.
Selon le président américain Joe Biden, la première phase de l’accord de trêve comprend aussi « un cessez-le-feu total », un retrait israélien des zones densément peuplées à Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire dans un territoire menacé par la famine selon l’ONU.
Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.
Malgré tout, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé samedi soir que son pays gardait « le droit de reprendre la guerre » contre le Hamas à tout moment avec l’appui des États-Unis. « Comme je vous l’avais promis, nous avons changé la face du Moyen-Orient et comme conséquence, le Hamas reste battu et solitaire », a-t-il ajouté dans une allocution télévisée.
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