Gaz, pétrole, charbon : des promesses bafouées par les États producteurs
Tous les deux ans depuis 2019, plusieurs dizaines d’experts internationaux d’instituts de recherche et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) rédigent le “Production Gap Report”, qui compare la production d’énergies fossiles prévue par les États et celle compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5 °C ou à 2 °C. De quoi suivre l’écart entre les engagements climatiques nationaux et la réalité de la production de gaz, de charbon et de pétrole.
L’édition 2023 a été publiée le 8 novembre, et ses auteurs dénoncent “une folie” qui “pourrait remettre en question l’avenir de l’humanité”, rapporte The Guardian.
“Le rapport, qui s’est penché sur les vingt principaux pays producteurs de combustibles fossiles, souligne le large écart entre les nobles promesses des dirigeants mondiaux de prendre des mesures fermes contre le changement climatique et les plans de production réels de leurs pays”, indique The New York Times. On se souvient qu’en 2015, à l’occasion de la COP21, l’accord de Paris avait été adopté par quasiment tous les pays, qui s’étaient engagés à maintenir le réchauffement global sous les 2 °C et idéalement à pas plus de 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.
Mais il y a une différence notable entre les engagements de ces pays et la planification de leurs productions. “En 2030, la production de charbon sera 460 % supérieure, celle de gaz 83 % supérieure et celle de pétrole 29 % supérieure à ce qui serait compatible avec une limitation de la hausse des températures à 1,5 °C”, écrit le Guardian. Autrement dit, “les États prévoient de produire, en 2030, plus du double de ce qu’il faudrait pour limiter le réchauffement à 1,5 °C”, résume Le Temps.
Le graphique ci-dessous représente l’évolution des émissions de gaz à effet de serre (GES) selon les différents scénarios. On voit que les projections dépassent largement les trajectoires vertueuses. Les pays les plus émetteurs de GES sont l’Inde (charbon), l’Arabie saoudite (pétrole) et la Russie (charbon, pétrole et gaz).
[...] Lire la suite sur Courrier international