La gauche de Seine-Saint-Denis outrée par ces propos de Sébastien Chenu sur l’antisémitisme

Déclaration « ignoble », « amalgame immonde », « calomnies racistes »… Les propos du vice-président du RN ont fait bondir les élus du département.

De quoi remettre une pièce dans la discorde nationale au lendemain de la marche contre l’antisémitisme. Ce lundi 13 novembre, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, a assuré sur BFMTV qu’un jeune juif était plus en danger en Seine-Saint-Denis que dans une manifestation de son parti.

Plus précisément, le député du Nord a déclaré ceci : « aujourd’hui un jeune juif risque plus sa peau dans un environnement islamiste, par exemple en Seine-Saint-Denis, que dans une manifestation du Rassemblement national ». Sans surprise, plusieurs députés de gauche élus dans le département ont aussitôt dénoncé ces propos.

« Amalgame immonde »

Le député LFI Alexis Corbière a jugé sur X (anciennement Twitter) cette déclaration « ignoble », regrettant qu’un « chef de l’extrême droite insulte tous les habitants d’un département, tous ses habitants de confession musulmane, effaçant que beaucoup de citoyens juifs vivent dans le 93 ».

« Nombre d’actes antisémites à Bobigny depuis le 7 octobre : zéro », a argumenté la députée Raquel Garrido, sur le même réseau social. « Ce que les habitants de Seine-Saint-Denis savent très bien, c’est que l’extrême droite est un danger pour les juifs, les musulmans, les étrangers », a-t-elle poursuivi. « Pour le RN la lutte contre l’antisémitisme n’est que prétexte à l’islamophobie », a déploré Bastien Lachaud, tandis qu’Éric Coquerel, a dénoncé « des calomnies racistes inacceptables ».

La députée socialiste du même département, Fatiha Keloua Hachi, a critiqué un « amalgame immonde ». « Malgré les apparences, les idées du Rassemblement national sont toujours les mêmes. Le RN sera toujours le parti de la haine », a-t-elle ajouté. Et la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau a directement répondu au député RN : « Nous touchons là le cœur de votre présence hier : mettre sur le dos des musulmans/arabes/étrangers (au choix) l’antisémitisme et attiser le racisme envers eux et elles ».

Même indignation exprimée par le président socialiste du département, Stéphane Troussel. « Cette stigmatisation de la Seine-Saint-Denis montre où se situe le RN : dans la haine et le racisme. La lutte contre l’antisémitisme et le racisme ne se divise pas », a publié sur X l’élu PS, en rappelant le passé du parti d’extrême en matière d’antisémitisme.

À voir également sur Le HuffPost :

Marche contre l’antisémitisme : Jordan Bardella fustige l’absence d’Emmanuel Macron

Après ses propos sur Gaza, Macron a appelé le président d’Israël pour les « clarifier »

VIDÉO - France : plus de 180 000 personnes à travers le pays pour marcher contre l'antisémitisme