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La gauche d’après la gauche

Benoît Hamon à la Maison de la Mutualité, à Paris, le 23 avril, après son discours.

La philosophe, qui se dit heureuse d'avoir participé à la campagne de Benoît Hamon, estime que la condition d'une nouvelle culture de gauche repose sur l'appropriation du libéralisme politique et culturel, aujourd'hui abandonné à la droite.

On me dit «tu dois être déçue». Oui j’étais triste du résultat de ce premier tour pour la gauche socialiste, pour Benoît Hamon, pour tous ces jeunes qui l’entourent, qui se sont bien battus et étaient en larmes, pour lui qui a été, de façon caractéristique, plein de dignité, de sincérité et de justesse, en reconnaissant son échec, et en appelant, le premier, sans la moindre hésitation, à battre le plus fortement possible le Front national.

Non je n’ai pas été déçue dimanche, et jamais déçue de cette belle campagne qui a permis, dans une situation politique impossible, de re-susciter le débat des idées à gauche et de redonner un sens et un contenu à l’engagement intellectuel. Rien de décevant dans ce résultat, attendu – avec angoisse : il était inutile d’espérer mieux avec cette courbe qui ne cessait de plonger et le cumul des embûches dans cette campagne «socialiste», avec la double contrainte d’être le candidat d’un parti déconsidéré et d’être déconsidéré par le parti dont on est le candidat. Une campagne où l’on n’a cessé de prôner contre Hamon un «vote utile» contre le Front national… tout cela, notez-le, pour se retrouver avec Marine Le Pen au second tour. Je réalise maintenant quelle chance nous avons eu simplement d’avoir pu voter Benoît Hamon, qu’il y ait eu ce bulletin – par le hasard d’une primaire qui a été un premier espoir et élan de mobilisation à gauche ; dans un paysage sinistre où la droite était en position de domination culturelle.

Rupture culturelle et idéologique

La gauche a perdu, absente du second tour de la présidentielle ; mais elle aura repris la main dans la bataille des idées, par le développement et l’émergence de véritables projets démocratiques, social écologiste, participatif et (...)

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