De la gauche au RN, les politiques saluent le courage de l'étudiante iranienne arrêtée pour s'être dévêtue

La classe politique française, de la gauche à l'extrême droite, a rendu hommage à l'étudiante iranienne, interpellée pour s'être dévétue ce samedi à Téhéran. Un geste symbolique et très commenté.

C'est un geste fort de symboles de la part de cette étudiante iranienne. Cette dernière, cheveux détachés et en sous-vêtements a été interpellée devant une université de Téhéran ce samedi 2 novembre par la police locale.

Une manifestation forte dans ce pays où les droits des femmes sont régulièrement bafoués. La vidéo de cette jeune femme a été largement relayée et commentée sur les réseaux sociaux.

De son côté, la classe politique a salué ce lundi 4 novembre son courage. Les éloges sont allés jusqu'au Rassemblement national, ce qui a déclenché la colère de la députée socialiste Ayda Hadizadeh, née en Iran.

Le président du RN Jordan Bardella a évoqué sur X "une leçon pour certains dirigeants occidentaux, dont les compromissions et les reculs face à l'islamisme font courir aux femmes un danger existentiel".

"Ça me donne envie de hurler !" s'est indignée Ayda Hadizadeh, dénonçant l'"instrumentalisation abjecte" du "courage immense des femmes iraniennes" par l'extrême droite. "Le RN est aux abonnés absents dès qu'il s'agit de soutenir le droit des femmes", a-t-elle ajouté.

"Si cette jeune femme avait demandé l'asile politique en France, elle aurait été cataloguée par le RN comme 'une non-chance' pour la France", a poursuivi la députée

Une référence à des propos tenus en 2023 par Jordan Bardella qui avait assuré "ne pas voir la plus-value" pour la France d'accorder l'asile à des femmes afghanes victimes du régime des talibans.

L'arrestation de cette iranienne a également relancé le débat autour du port du voile en France. "Notre corps, et tout ce que l'on met, ou pas, pour le vêtir, nous appartient", a écrit la députée écologiste Sandrine Rousseau.

À droite, Michèle Tabarot (LR) a salué d'un "acte héroïque" dont "beaucoup en France devraient s'inspirer au lieu de prétendre que le port du voile relève d'un choix". Et Éric Ciotti écrit : "Puisse sa liberté guider tout un peuple et éclairer les zélateurs du voile en France".

"Tant que des pays obligeront les femmes à porter le voile, il ne peut pas être un bout de tissu comme un autre", estime de son côté Ayda Hadizadeh, qui considère que ce débat doit "s'organiser au sein de la communauté musulmane en laissant le choix de la liberté".

Article original publié sur BFMTV.com