Gaspard Gantzer sur la dédiabolisation du RN : « La cravate ne fait pas le démocrate »
Un vent de résignation souffle au sein des élites dirigeantes et de la majorité présidentielle : c’est sûr, Marine Le Pen va remporter l’élection présidentielle en 2027. C’est comme s’il n’y avait plus d’autre choix. Voir le Rassemblement national accéder à la fonction suprême serait la seule issue possible, voire pire, ce serait finalement un moindre mal plutôt que de voir gagner La France insoumise. Certains apprentis sorciers au pouvoir pensent aussi sans doute qu’une fois le RN aux commandes, les Français regretteront vite Emmanuel Macron et que celui-ci pourra alors préparer un retour triomphal.
En attendant, les débats houleux sur la réforme des retraites ont donné une nouvelle occasion à Marine Le Pen et au RN de se peindre en opposition mesurée face à des députés LFI vociférants. La respectabilité de l’opposition parlementaire tendrait à s’inverser. Ce nouveau positionnement est le fruit d’une stratégie de banalisation de l’extrême droite. Jordan Bardella et les nouveaux élus RN modernisent et dépoussièrent l’ancien FN pour redorer son image auprès de l’opinion. Et ils y arrivent. Marine Le Pen ne cesse de progresser dans les sondages d’opinion et les Français sont de moins en moins nombreux à placer son parti à l’extrême droite de la carte politique.
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