Gap France placé en redressement judiciaire

Les 20 magasins franchisés Gap en France sont placés en redressement judiciaire.
Les 20 magasins franchisés Gap en France sont placés en redressement judiciaire.

ÉCONOMIE - Une décision sans surprise mais néanmois douloureuse pour les salariés. La société Wilsam, détentrice des 20 magasins franchisés de l’enseigne Gap France, a été placée en redressement judiciaire, selon un jugement du tribunal de commerce de Grenoble rendu public mardi 28 février.

La décision du tribunal a été prise « sur demande de son dirigeant Patrick Puy et conformément aux réquisitions du parquet », indique le procureur adjoint François Touret de Coucy dans un communiqué.

Le tribunal « a désigné les mêmes mandataires et administrateurs judiciaires » que pour les sociétés Go Sport, qui détiennent Gap France, « par souci de cohérence économique », précise-t-il.

Une situation financière catastrophique

La déclaration de cessation des paiements de Wilsam a été effectuée sur la base de l’analyse financière établie par le cabinet Eight Advisory, note le tribunal dans son jugement daté de mercredi.

Elle « fait ressortir un actif disponible de 378.856 euros et un passif exigible de 26.292.594 euros », soit une « différence négative » de près de 26 millions d’euros, ainsi que d’autres mouvements de trésorerie entre Wilsam et la société MPI. La fin de la période d’observation a été fixée au 29 août.

Les élus du personnel de l’enseigne de prêt-à-porter avaient exercé leur droit d’alerte fin janvier afin d’obtenir des informations sur la situation de leur entreprise, rachetée en 2021 pour un euro par le groupe HPB (Hermione, People & Brands), et qui avait annoncé la revendre à Go Sport.

Cette opération et le « manque de transparence » de la part de la direction inquiétait les 350 salariés de Gap France, alors que Groupe Go Sport, la holding de l’enseigne spécialisée dans le sport, a été déclaré mi-janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble.

Michel Ohayon dans la tourmente

L’homme d’affaires bordelais Michel Oayon, qui a fait fortune dans l’immobilier avant de racheter des enseignes de distribution comme Camaïeu, Go Sport, Gap France ainsi qu’une vingtaine de magasins Galeries Lafayette hors de Paris, est dans la tourmente depuis des semaines.

Camaïeu a été brutalement liquidé en septembre, laissant quelques 2.600 salariés sur le carreau. Pour sa part, Gap France avait annoncé la semaine dernière être « momentanément contraint de stopper les commandes e-commerce ». La CFDT avait ajouté qu’un des magasins parisiens de l’enseigne, situé avenue des Ternes dans le 17e arrondissement de Paris, allait fermer d’ici fin mars.

Par ailleurs, une enquête pour « escroquerie en bande organisée » au sein de l’entreprise Go Sport est en cours sous l’égide de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

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