Quand la Galice se moque des vacanciers madrilènes

Les propriétaires du bar Puerto Martina, dans la commune d’Oleiros, en Galice, ne pensaient peut-être pas que leur départ en vacances serait autant commenté en Espagne. Le 6 août, ils annonçaient sur les réseaux sociaux la fermeture à venir de leur établissement, anticipant le pont du 15 août et le probable afflux sur leur terrasse de “touristes irrespectueux provenant, selon eux, principalement de Madrid”, raconte le site El Español.

De manière assez soudaine, la nouvelle “a fait le tour de l’Espagne”. Un pays qui, cet été, a longuement débattu “pour savoir si le tourisme de masse [générait] des avantages ou des inconvénients” sur son territoire, poursuit le média conservateur.

Le bar a rouvert le 19 août, et les gérants ont glissé à l’entrée une pancarte devenue “virale”, sur laquelle figure la mention : “Espace libre de fodechinchos’”.

Ce terme “péjoratif […], à mi-chemin entre la moquerie et la critique”, désigne ces vacanciers − le plus souvent venus de la capitale espagnole, donc − “qui se plaignent que la mer est pleine d’algues ou que les mouettes s’approchent trop près des passants, qui pénètrent en voiture dans une zone restreinte, comme un centre historique clairement délimité, qui méprisent la culture ou les locaux, en les considérant comme ‘incultes’ − surtout ceux des zones rurales −, et qui protestent contre l’utilisation du galicien ou de toute autre coutume”, détaille El Periódico de España, journal généraliste.

Pour les gérants du bar d’Oleiros, le “fodechincho” est aussi vu comme un touriste “qui exige beaucoup et consomme peu”, relaie El Español.

“Putain de chinchards”

Début juillet, le quotidien régional El Progreso de Lugo expliquait que la théorie la plus répandue sur l’origine du terme fodechincho remontait aux années 1970, à l’époque de “l’essor du tourisme côtier en Galice”. Les Madrilènes avaient alors “l’habitude de se rendre sur les quais en fin de journée pour assister au déchargement des poissons avant sa vente à la criée. Au début, les pêcheurs, surpris et en signe d’amabilité, leur offraient des sacs de chinchards [chincho, en galicien ; petit poisson bon marché semblable au maquereau].”

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