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G7, G8, G20 : des sommets de violence

Des manifestations violentes ont eu lieu en marge du G8 de Gênes, en 2001. La répression policière a, elle aussi, été très forte. Un jeune manifestant a perdu la vie.
Des manifestations violentes ont eu lieu en marge du G8 de Gênes, en 2001. La répression policière a, elle aussi, été très forte. Un jeune manifestant a perdu la vie.

Les opposants à la mondialisation ont d’ores et déjà organisé le contre-sommet du G7 de Biarritz. Si la France n’échappera pas aux manifestants, le pays organisateur espère éviter le fiasco de certains précédents sommets internationaux.

Le G7 s’ouvrira à Biarritz ce samedi 24 août. Un sommet international ultra sécurisé qui nécessite une organisation monstre. Et pour cause, la France veut à tout prix éviter les violences qui ont, par le passé, émaillé ce genre de réunions.

Une première étape à Seattle

Les militants antimondialisation, principaux opposants aux sommets économiques internationaux, ont trouvé une première tribune pour faire entendre leurs idées lors de la conférence de l’OMC de Seattle, à la fin de l’année 1999. Cette réunion entre les ministres des puissances commerciales du monde a été le lieu de ce qui résonne encore comme un acte fondateur pour les opposants au libéralisme et à la mondialisation.

Des dizaines de milliers de manifestants se sont massés dans les rues de la ville américaine le premier jour du sommet, empêchant le déroulement de sa cérémonie d’ouverture, comme le rappelle l’Ina. Une partie des opposants ont basculé dans la violence, créant des dégâts dans le centre-ville. À tel point que les autorités, dépassées par les événements, ont déclaré l’état d’urgence et mis en place un couvre-feu.

Après cette première réussite, les militants opposés à la mondialisation et au libéralisme à l’échelle internationale ont fait entendre leurs idées - de manière plus ou moins virulente - lors de divers G7, G8 et G20.

Le basculement à Gênes

Le G8 de Gênes reste tristement célèbre pour avoir fait un mort parmi les manifestants. En 2001, alors que les dirigeants des huit plus grandes puissances mondiales se réunissaient en Italie pour parler de l’économie, des manifestations se sont organisées. Une fois de plus, les militants opposés à la mondialisation avaient bien l’intention de se faire entendre. Mais rapidement, les choses ont mal tourné.

Des affrontements entre activistes et forces de l’ordre ont éclaté. La répression a été violente et un jeune manifestant a été tué. Le bilan a fait également état de plus de 500 blessés. Selon André Drainville, professeur de sociologie à l’université de Laval interrogé par Radio Canada, ce contre-sommet a marqué “le pic du mouvement, le moment où les gens avaient vraiment une conscience. Ils étaient conscients que leurs actions avaient un impact global, c’était vraiment au tournant du millénaire”.

Des échos en Allemagne et à Londres

En 2007, l’Allemagne était le pays organisateur du G8. Pour éviter les déboires des éditions précédentes, elle a décidé de localiser la réunion dans un lieu isolé, à Heiligendamm, une station balnéaire du nord. Mais les manifestants ont tout de même afflué à Rostock, à 25 km du lieu d’accueil du G8. Le 2 juin, quelques jours avant le lancement du sommet, ce qui a commencé comme une marche pacifiste a finalement tourné à l’affrontement. Certains manifestants ont jeté des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Au total, près de 200 policiers ont été blessés. Parmi les personnes arrêtées se trouvaient de nombreux “black blocks”, un groupe déjà présent à Gênes.

En 2009, la ville de Londres a également été le théâtre de violences à l’occasion du G20. Une manifestation organisée à la City, le quartier financier de la capitale anglaise, pour protester contre le sommet international a dégénéré. Le siège d’une banque a été pris pour cible et les forces de l’ordre ont reçu des projectiles, selon Scotland Yard. Les policiers ont donc établi un cordon de sécurité tout autour des manifestants et l’un d’eux a perdu la vie.

Situation inédite au Canada

En 2010, Toronto s’était bien préparée pour accueillir le sommet du G20. Échaudée par les violences autour des précédents sommets, la ville canadienne avait mis les petits plats dans les grands côté sécurité. Le centre-ville avait subi de nombreux aménagements : arbres déracinés et mobilier urbain totalement enlevé. Une immense clôture avait été érigée pour isoler les participants au sommet, le tout pour un coût frôlant le milliard de dollars.

Ce qui n’a cependant pas empêcher les militants antimondialisation de faire entendre leur voix. Certains d’entre eux s’en sont notamment pris aux vitrines du centre-ville. En réponse, les forces de l’ordre ont écroué plus de 1000 personnes, parfois en dépit de leurs droits fondamentaux comme l’a, par la suite, souligné un rapport du Bureau ontarien du directeur indépendant de l'examen de la police (BDIEP). Du jamais vu dans le pays.

Violences à Hambourg

Les manifestations en marge du G20 de Hambourg, qui s’est tenu en juillet 2017, font partie des plus violentes de l’histoire des sommets. Pendant trois jours, des heurts ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. Les Black Blocks étaient présents en nombre et des casseurs s’en sont pris au centre-ville, laissant certains quartiers de Hambourg dévastés après la clôture du G20. Près de 500 policiers ont été blessés pendant ces journées de violence et plus de 180 personnes ont été arrêtées, selon les chiffres du chef des opérations de la police de la ville allemande. Très vite, le choix de la chancelière Angela Merkel de placer le G20 à Hambourg a été remis en question.

Reste désormais à savoir si le G7 organisé en France échappera à la règle.