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Gérard Jugnot joue les pères fouettard

Dans un livre féroce, Gérard Jugnot réécrit les contes les plus célèbres pour « faire rire d’un monde qui va mal ». Extraits de notre interview.

Paris Match. Qu’est-ce qui vous a pris de vouloir dénoncer, dans “C’est l’heure des contes”, tous les maux de notre société à travers des histoires normalement destinées aux enfants ?
Gérard Jugnot. J’ai eu envie d’apporter une relecture de ces récits qui ont pu m’effrayer étant petit. Mais, comme j’ai l’esprit un peu tordu, le résultat est encore plus sombre. Moi, je vois toujours le verre à moitié vide et le vin est forcément bouchonné. La vie est belle, mais je reste inconsolable de savoir qu’elle a une fin. Je suis pessimiste, un brin dépressif. Comme on dit qu’il y a des “feel good movies”, j’ai fait un “feel bad book” pour dépeindre notre monde qui ne va pas bien, soigner le mal par l’humour.

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Trois petits cochons installés en Thaïlande balayés par un tsunami, le rat des champs gavé de pesticides, Blanche-Neige affublée de sept mains parce qu’elle est née sous le nuage de Tchernobyl… Il y a, effectivement, comme un malaise !
Je noircis pour grossir le trait. N’empêche ! Je vois les ravages causés par l’activité humaine, le plastique qui pollue les océans… Je suis inquiet, catastrophé par le réchauffement climatique. Par la malbouffe, aussi. Je suis contre les élevages intensifs, les produits chimiques, mais j’ai bien conscience d’être un privilégié. Je peux acheter bio et bon. Quand on a trois ou quatre gamins et qu’on tire le diable par la queue, on fait ce qu’on peut.

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Le monde n’est pas plus politiquement correct que moi. Il y a de plus en plus de tarés dont on parle en boucle.

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Cette sensibilité à l’écologie, la tenez-vous de votre grand-père, Pépé Jo, écolo avant l’heure ?
Il m’a fait découvrir la nature. Je le suivais dans ses cueillettes, il me racontait.(...)


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