Gérard Collomb, père sévère

Lors de la cérémonie des vœux à la gendarmerie nationale, le 3 janvier à Paris.

Premier flic de France, ex-maire de Lyon toujours influent dans la ville, macroniste de la première heure… Passage en revue des différentes facettes de celui dont le projet de loi, présenté mercredi en Conseil des ministres, est même critiqué au sein de la majorité pour son manque d’humanité.

Ne dites pas que c’est «sa» semaine. Mercredi, certes, c’est bien Gérard Collomb qui présentera en Conseil des ministres le projet de loi «asile et immigration» : ce texte, l’un des plus importants du début d’année, vise à augmenter le nombre d’expulsions - pour renforcer l’effectivité du droit d’asile, assurent ses défenseurs. Le ministre de l’Intérieur en sera aussi le premier avocat devant l’opinion et la majorité : mercredi après-midi, c’est devant les députés macronistes qu’il fera l’article de son projet.

Autour de l’ex-maire de Lyon, pourtant, nulle euphorie à l’idée d’un «moment Collomb». On prend soin de rappeler que l’ex-socialiste n’est pas le seul ministre concerné. Et que le sujet ne résume pas, loin de là, les missions de son ministère… Une bonne part de l’opinion soutient pourtant le tour de vis. Dans les sondages, le «premier flic de France» fait partie des ministres les mieux (ou les moins mal) perçus. Mais Place Beauvau, on s’inquiète de voir grandir, jusque dans une partie de la majorité, l’image d’un Collomb croque-mitaine, visage le plus sévère du nouveau pouvoir. «Il est vu comme quelqu’un qui applique la politique de Macron, mais qui l’applique sans gants, juge un socialiste lyonnais. Avant, il était à la droite du PS. Aujourd’hui, il est à la droite de LREM.»

«Facho de service»

Le projet de loi représente un incontestable durcissement. Il prévoit notamment d’allonger la durée maximum de rétention administrative jusqu’à quatre-vingt-dix jours, voire cent cinq dans certains cas, contre quarante-cinq aujourd’hui. Et de réduire de moitié le délai d’appel pour les demandeurs d’asile déboutés. «C’est un texte solide. Rugueux, diront certains, commente auprès (...)

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