Gérald Darmanin: "les réseaux sociaux ont une responsabilité énorme dans la mutation du terrorisme"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur BFMTV le 20 octobre 2020. - BFMTV
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur BFMTV le 20 octobre 2020. - BFMTV

"Je souhaite qu'ils nous aident contre la haine en ligne". Gérald Darmanin est revenu sur le rôle des réseaux sociaux dans l'assassinat de Samuel Paty, mort quelques jours après qu'un père de famille s'était plaint de l'un de ses cours sur Internet.

"Les réseaux sociaux ont une responsabilité énorme dans la mutation du terrorisme et de la radicalisation", a déclaré Gérald Darmanin qui, à sa connaissance, considère que la vidéo n'aurait pas pu être retirée par les autorités françaises, "c'est pour ça qu'il faut modifier la loi".

"Ce sont des entreprises qui gagnent de l'argent, je ne leur en veux pas. Mais c'est pas l'Abbé Pierre, ils doivent être responsables de leurs contenus", a-t-il estimé.

Quelques jours avant l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, un père de famille s'était indigné du cours sur les caricatures animé par l'enseignant.

"L'imam Internet est bien plus puissant"

Une vidéo relayée par plusieurs comptes sur Internet et qui était parvenu jusqu'à l'assaillant. Ce dernier avait alors pris contact avec le père de famille via la messagerie WhatsApp. Les enquêteurs ignorent toutefois à ce stade la teneur des échanges entre les deux hommes.

Pour le ministre de l'Intérieur, "c'est plus teIlement dans les mosquées qu'on apprend à se radicaliser [...] L'imam internet est bien plus puissant, bien plus insaisissable". Gérald Darmanin considère également que les "officines" que le ministre souhaite dissoudre "sont bien plus efficaces que quelques mosquées cachées 'à l'ancienne'".

"Ils (les réseaux sociaux) ont montré beaucoup de signe d'écoute, notamment ce matin auprès de la ministre déléguée. Je souhaite que cette écoute devienne réalité [...] Je souhaite qu'ils nous aident contre la haine en ligne", a par ailleurs déclaré Gérald Darmanin.

Le renforcement de la plateforme Pharos à l'étude

Le ministre de l'Intérieur a également expliqué vouloir faire en sorte que la plateforme de signalement de contenus illicites en ligne Pharos puisse fonctionner 24h/24, "la haine, elle, travaille 24h sur 24". 100 personnels supplémentaires seront par ailleurs recrutés pour la plateforme d'ici la fin de l'année.

Mardi après-midi, le Premier ministre Jean Castex a avancé la piste d'un "délit de mise en danger d'autrui par la publication de données personnelles".

Article original publié sur BFMTV.com