Gérald Darmanin, Bruno Le Maire : l'impôt qui les divise

À chacun ses baisses d'impôts. À ­Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, celles des particuliers. À Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, celles des entreprises. Du coup, il peut y avoir des divergences de priorité. En témoigne l'épineuse question des impôts de production, une exception française qui pénalise la compétitivité. Connus sous ­divers acronymes complexes (CVAE, C3S, CFE), ils représentent près de 72 milliards d'euros et sont encaissés à 95% par les communes. Critiqués, ils sont dus dès le démarrage de la fabrication, même si aucune recette n'est enregistrée. Le Maire rêve de les enterrer pour relancer les investissements industriels en France. D'accord sur le fond, le gardien des comptes ­publics est moins pressé… "Darmanin n'était pas trop allant au début sur la question, confie un chef d'entreprise. Aujourd'hui, un peu plus."

Lire aussi - Budget de la Sécurité sociale : la délicate équation du gouvernement

En mai, le Premier ministre, Édouard Philippe, préférait aussi prendre son temps sur le sujet, au nom de la maîtrise budgétaire. Lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2020, Darmanin insistait ainsi sur l'écueil financier. Car effacer les impôts de production implique de les remplacer par un autre mécanisme et de compenser le manque à gagner pour les collectivités. "L'État n'a évidemment pas les moyens", soulignait le ministre fin septembre.

Une "prochaine étape" de la politique fiscale

Entre la disparition de l...


Lire la suite sur LeJDD