Gérald Darmanin appelle la Macronie à "corriger" sa stratégie

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin se positionne discrètement pour 2027. (Photo: SAMEER AL-DOUMY via Getty Images)
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin se positionne discrètement pour 2027. (Photo: SAMEER AL-DOUMY via Getty Images)

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin se positionne discrètement pour 2027. (Photo: SAMEER AL-DOUMY via Getty Images)

POLITIQUE - Serait-il en train de sortir du bois? Dans un entretien paru dans Le Monde ce 9 juillet, Gérald Darmanin sort de sa réserve politique habituelle pour donner des conseils à la Macronie.

Le ministre de l’Intérieur analyse les résultats des législatives ainsi: “Les Français sont un peuple très politique qui sait ce qu’il fait. En donnant une majorité au président de la République, mais sans lui donner une majorité absolue, il a donné un signe qui consiste à corriger, sans doute, un certain nombre de choses programmatiques, de comportements que nous avons eus”.

“Empathie et compréhension”

Parmi ces comportements, l’ancien LR, proche de Nicolas Sarkozy, évoque la façon de faire de la politique des Marcheurs, souvent vus comme trop technos et pas assez ancrés sur les territoires. “Il est important que l’empathie et la compréhension soient aussi fortes que la raison et la technique. N’être que dans l’émotion, c’est démagogique. Mais n’être que dans la rationalité, c’est parfois être éloigné de ce qui fait le principal de la politique, c’est-à-dire les gens”, note le ministre de l’Intérieur.

“J’ai toujours dit que l’on devait avoir, comme Emmanuel Macron nous l’a demandé, davantage de pâte humaine et de contact dans notre politique. On s’était, à l’époque, moqué de moi lorsqu’il y a deux ans j’avais dit : ’Il faut plus de bistrots et moins de visio’”, rappelle le locataire de la place Beauvau, conforté par le dernier remaniement et doté d’un portefeuille élargi, notamment aux Outre-mer.

À ce sujet et malgré les critiques, Gérald Darmanin promet que “Jean-François Carenco sera un grand ministre délégué des outre-mer et que leur “duo sera gagnant pour tous les Ultramarins.”

Dans la majorité, personne ne pourra réussir en 2027 si le président de la République n’a pas lui-même réussi son quinquennat.

Enfin, il suggère que le mouvement d’Emmanuel Macron “parle aux tripes des Français”. “Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen parlent aux tripes. Dans la majorité, nous devons aussi parler aux tripes des Français, mais différemment. Eux divisent et exploitent les peurs. Nous, nous devons être dans l’émotion positive, l’empathie, l’écoute… C’est ça la politique”. “Si les partis de gouvernement ne le font pas, cela laissera un champ immense aux extrêmes et préparera une alternance populiste dans le pays”, prévient le trentenaire qui semble poser des jalons pour une éventuelle succession au chef de l’État.

À cette question posée par nos confrères du Monde, il répond qu’elle est “déplacée” et l’assure: Dans la majorité, personne ne pourra réussir en 2027 si le président de la République n’a pas lui-même réussi son quinquennat. Ni ses anciens premiers ministres, ni ses anciens ministres, ni ses anciens parlementaires. Chacun le sait”.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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