Les Géorgiens dans les rues de Tbilissi face à l'ingérence du Kremlin, un moment-clé

REUTERS - IRAKLI GEDENIDZE

Des milliers de Géorgiens protestent contre une loi adoptée mardi 7 mars en première lecture sur « l’enregistrement des agents de l’étranger ». Selon ses détracteurs, ce projet rappelle une loi adoptée en Russie en 2012 et que le Kremlin utilise pour réprimer les médias et les organisations d'opposition et les simples voix dissonantes. Certains parlent de « moment Ianoukovitch », en référence au président ukrainien qui a fui le pouvoir début 2014.

De notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Certains qualifient aussi cette loi sur les « agents étrangers » de loi « russe ». Parce que non seulement elle est tout droit inspirée de la loi russe de 2012, qui sert de base aujourd’hui à la répression féroce de toutes les voix critiques, mais aussi parce que nombreux sont les observateurs et citoyens géorgiens qui estiment que la Russie est derrière cette loi, encourageant le gouvernement géorgien, aux mains de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, à l’adopter, afin de sceller en quelque sorte la rupture entre Tbilissi et l’Occident.

Et c’est en ce sens que certains parlent de « moment Ianoukovich » : ils font le parallèle entre les actes du gouvernement géorgien actuel et celui du président ukrainien, en 2013, qui, contre la volonté de son peuple, avait décidé de rompre les discussions entre Kiev et l’Union européenne au sujet de la signature d’un accord d’association.

Cette loi sur les « agents étrangers » est en totale contradiction avec les valeurs promues par l’Occident, et c’est bien pour cela qu’elle est adoptée maintenant, une année où le pays est censé satisfaire à une douzaine de points fixés par Bruxelles, afin que l’on décide ou non d’accorder à la Géorgie le statut de pays candidat à l’UE.


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