Géorgie: des habitants proches d'une mine de manganèse en grève de la faim depuis près d'un mois

En Géorgie, des habitants du village de Shoukrouti, situé près d’une mine de manganèse, sont en grève de la faim depuis près d’un mois. Ils disent que les pratiques de la société qui exploite le gisement causent des dommages très graves à leurs maisons, et qu’elle ne leur a pas versé les compensations qu’elle leur a promises. Le gouvernement de Tbilissi est également accusé de protéger l’investisseur.

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Depuis 2019, les habitants de Shoukrouti et d’une douzaine d’autres villages des piémonts du Caucase se plaignent des dégâts causés à leurs maisons par l’exploitation des mines de manganèse alentour.

Ces habitants multiplient les piquets de grève et autres démarches auprès de la société Georgian Manganese et des autorités publiques, en vain. D’où la décision, début septembre, de certains de venir camper devant le Parlement à Tbilissi. Eteri montre des photos de sa maison sur son téléphone : « Vous voyez, ma maison est éventrée depuis la cheminée jusqu’en bas. Regardez toutes ces fissures. Et là, regardez la tapisserie qui se déchire », s'exaspère le quarantenaire.

Seuls 5% des personnes affectées par ces activités ont reçu une compensation

Selon Beka, seuls 5% des personnes affectées par les activités de la société ont reçu une compensation, ce que nie le producteur de ce métal grisâtre employé dans l’industrie et l’agriculture.

Cette petite grève représente à elle seule les forces qui déchirent l'ancienne république soviétique du Caucase. Cela entre l'émergence de la société civile, l'alliance des forces politiques et économiques et une justice qui peine à être indépendante. Sans compter les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Occident.


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