La Géorgie au bord de la révolution

© Zurab Javakhadze

Le gouvernement géorgien est accusé par certains d'avoir proposé une législation inspirée du modèle russe pour classer comme "agents de l'étranger" les organisations critiques du pouvoir. Le texte, jugé répressif, a été retiré mais l'opposition appelle à poursuivre les manifestations.

Les luttes politiques de la Géorgie, située sur la rive Est de la mer Noire, sont historiquement marquées par leur extrême polarisation.

Le parti en place est accusé de durcir son pouvoir et de museler l'opposition. "Il y a des inquiétudes sur le fait que le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, veuille transformer le pays en un système à parti unique", explique Thomas de Waal, du groupe de réflexion Carnegie Endowment for International Peace.

"La société civile et les médias sont très actifs et fonctionnent comme des chiens de garde de la démocratie, freinant ainsi les aspirations autoritaires", confirme Magdalena Dembinska, du Centre d'études et de recherches internationales de l'université de Montréal (Cerium).

Depuis 2021, l'ex-président et figure de l'opposition Mikhaïl Saakachvili est détenu pour "abus de pouvoir", ce qu'il qualifie de vengeance politique. Le texte contesté par les manifestants "aurait permis de faire taire la société civile et, par exemple, l'affaire Saakachvili" avant les élections législatives de 2024, estime Mme Dembinska.

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