Géorgie: les États-Unis "condamnent avec force" la "violence injustifiée" contre les manifestants

Les États-Unis ont condamné "avec force" ce mercredi 4 décembre la "violence brutale et injustifiée" du parti au pouvoir en Géorgie à l'encontre des manifestants pro-UE mobilisés depuis près d'une semaine contre le gouvernement, Washington menaçant d'instaurer des sanctions supplémentaires.

"Les États-Unis condamnent avec force la violence brutale et injustifiée du parti Rêve géorgien contre des citoyens géorgiens, des manifestants, des membres des médias et des figures de l'opposition", a déclaré dans un communiqué le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

Des milliers de manifestants pro-UE se sont rassemblés ce mercredi à Tbilissi en Géorgie pour une septième nuit de protestation contre le gouvernement, qui a accentué la pression sur le mouvement en arrêtant notamment au moins trois meneurs de l'opposition.

Ce pays du Caucase est dans la tourmente depuis les élections législatives du 26 octobre, remportées par Rêve géorgien mais dénoncées comme truquées par l'opposition. Le gouvernement est aussi accusé d'entraver les ambitions de la Géorgie d'intégrer l'UE et de vouloir se rapprocher de Moscou.

"Détentions arbitraires et violences physiques"

Les six précédentes nuits de mobilisation avaient été dispersées par la police à coup de canons à eau et de gaz lacrymogène, et près de 300 personnes ont été interpellées.

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Le commissaire géorgien aux droits humains, Levan Ioseliani, a dit avoir rendu visite à des protestataires placés en détention et blessés, constatant avec inquiétude que la majorité d'entre eux étaient gravement atteints à la tête ou aux yeux.

"Nous exhortons Rêve géorgien de cesser ses tactiques de répression, y compris son recours aux détentions arbitraires et violences physiques et sa tentative de réduire ses détracteurs au silence", a dénoncé Anthony Blinken.

"Nous sommes en particulier inquiets d'informations faisant état de blessures graves subies par des personnes aux mains des forces de l'ordre", a-t-il poursuivi. Quelque 293 personnes ont été placées en détention depuis le début du mouvement et 143 policiers blessés, selon le ministère de l'Intérieur mardi soir.

Les États-Unis avaient ordonné en mai une réévaluation complète de leur relation avec Tbilissi après l'adoption en Géorgie d'une loi controversée sur "l'influence étrangère". En plus de cette réévaluation, conclut Antony Blinken dans son communiqué, "les États-Unis se préparent maintenant à utiliser les outils à notre disposition, y compris des sanctions supplémentaires".

Article original publié sur BFMTV.com