"Génocide": Washington réaffirme que la Russie veut "détruire l'Ukraine et sa population civile"

La sous-secrétaire d'Etat américaine Victoria  Nuland lors d'un point presse, le 27 janvier 2022 à Washington - Susan Walsh © 2019 AFP
La sous-secrétaire d'Etat américaine Victoria Nuland lors d'un point presse, le 27 janvier 2022 à Washington - Susan Walsh © 2019 AFP

La diplomatie américaine a justifié ce mercredi l'accusation de "génocide" portée la veille par Joe Biden contre la Russie, estimant que les forces russes voulaient "détruire l'Ukraine et sa population civile".

Le président des Etats-Unis a créé la surprise mardi en affirmant que le président russe Vladimir Poutine commet un "génocide" en Ukraine, tout en reconnaissant qu'il reviendra aux juristes internationaux de trancher.

"Je pense qu'une fois que nous aurons pu réunir toutes les preuves, nous allons finir par arriver à la même conclusion que le président Biden, car ce qui se passe sur le terrain n'est pas un accident", a déclaré sur la chaîne CNN la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. 876450610001_6303859168001

"Le président parlait de l'impression qu'il a eue"

La convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, datant de 1948, le décrit comme un "crime commis dans l'intention de détruire, ou tout, ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".

Les juristes restent prudents sur l'utilisation de ce terme, tandis que les dirigeants occidentaux sont divisés sur son emploi. Le Kremlin a lui jugé "inacceptable" que Joe Biden ait proféré une telle accusation.

Les diplomates américains s'efforcent toutefois de minimiser la portée concrète de l'accusation présidentielle, estimant qu'il s'agissait avant tout d'une position "morale".

"Le président parlait de l'impression qu'il a eue en regardant les horribles images que nous avons tous vues depuis des endroits comme Marioupol, comme Boutcha, comme Kharkiv ou comme d'autres endroits", a affirmé ce mercredi le porte-parole du département d'Etat Ned Price devant la presse, citant des villes ukrainiennes où Kiev et les Occidentaux accusent Moscou d'avoir commis des "atrocités".

"Ce qui compte, ce n'est pas comment on appelle" ces actes, "c'est comment on y répond, et nous y répondons de manière déterminée en fournissant à nos partenaires ukrainiens ce dont ils ont besoin pour se défendre", a-t-il ajouté.

"Qu'il s'agisse d'un crime de guerre, d'une atrocité ou d'un génocide, cela ne change pas notre stratégie, cela ne nous donne pas plus de pouvoirs."

Article original publié sur BFMTV.com