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Génocide au Rwanda. Arrestation de Félicien Kabuga : il en faudra plus pour que la France se rachète

Après vingt-six ans de fuite, le principal financier du régime génocidaire rwandais a été arrêté le samedi 16 mai près de Paris. Alors que la France a joué un rôle trouble en 1994, elle essaie ainsi de solder ses comptes, souligne cet éditorialiste burkinabé. Mais il faudra poursuivre ces efforts.

Fin de cavale pour l’un des derniers fugitifs visés par un mandat d’arrêt de la justice internationale dans le cadre du génocide rwandais, depuis le 16 mai dernier à l’aube, en région parisienne. Félicien Kabuga, c’est son nom, a été arrêté grâce – incroyable ironie du destin – à des informations laissées par ses propres enfants sur le lieu précis de sa planque, alors qu’il vivait tranquillement, pour ainsi dire, sur le sol français, sous une fausse identité.

C’est un homme radotant et rassasié de jours (84 ans) qui, après avoir joué vingt-six ans durant au chat et à la souris avec la justice internationale, a été présenté au parquet de Nanterre en vue de son incarcération, en attendant que la cour d’appel de Paris décide de l’extrader ou non vers La Haye pour qu’il réponde de onze chefs d’accusation de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

Machettes et financements

Parti de rien pour devenir l’homme le plus riche du Rwanda à la fin de la décennie 1980, Félicien Kabuga avait mis son immense fortune à contribution non pour être utile à ses compatriotes, mais plutôt pour désosser son pays déjà plusieurs fois victime de morsures de l’histoire, en s’impliquant activement dans la fondation et le financement de la tristement célèbre Radio des mille collines, qui diffusait ad nauseam, l’idéologie suprémaciste des extrémistes hutus, selon laquelle les autres ethnies, en l’occurrence les Tutsis, sont de catégorie inférieure et ne méritent rien d’autre que la mort.

Malheureusement,

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