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Féminisme : la fesse n'est pas dite

Féminisme : la fesse n'est pas dite

Réactions après les propos peu amènes de Lou Doillon envers Nicki Minaj ou Beyonce qu’elle accuse de desservir la cause des femmes.

Le cul de Nicki Minaj ferait du mal à la cause des femmes. C’est en substance, le point de vue de Lou Doillon (Libération d’hier), fraîchement débarquée dans le débat féministe. La chanteuse (et fille de), en promo, a vivement critiqué les positions - et les postures - de plusieurs pop star(lette)s omniprésentes dans les médias (Beyonce, Nicki Minaj ou Kim Kardashian). Ces icônes contemporaines, largement «validées» par le grand public, se disent, elles aussi, féministes et militent pour la désinhibition des corps et plus particulièrement des fesses.

Lou Doillon, icône elle aussi d’une certaine bourgeoisie-bohème-blanche, apparaît dans la controverse comme la rétrograde et l’hypocrite puisqu’elle a elle-même maintes fois posé dans le plus simple appareil, préférant montrer ses petits seins plutôt que son micro popotin. Son tacle («ma grand-mère a combattu pour autre chose que le droit de porter un string») a été perçu comme une attaque de la France d’en haut à l’endroit d’une Amérique noire et prolo frayant sans complexe dans le vaste monde du bad taste. Nous avons invité quatre personnalités de divers horizons à s’exprimer sur la question.

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«Pour moi, être féministe, c’est faire ce qu’on veut de son corps. La notion de choix change tout. Britney Spears a déclaré il y a quelques années qu’on lui demandait d’aller plus loin dans ses clips et de capitaliser sur son corps. Là, il ne s’agit pas de se dénuder par choix parce que ça nous libère, mais de faire l’objet de pressions pour faire vendre. Kim Kardashian, elle, ne fait rien, mais elle vend son image autour d’un personnage qu’elle s’est construit. Elle se transforme en objet. A partir du moment où un individu est réduit à une partie de son corps, on ne peut pas parler de libération.

«Pour Nicki Minaj, c’est (...)

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