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La future capitale de l’Indonésie au bord du naufrage

Le palais présidentiel de Nusantara, la future capitale indonésienne, flotte sur une bouée de sauvetage. Sa structure en acier, qui se déploie comme les ailes de l’oiseau mythique garuda, ne lui permet pas de s’élever au-dessus de la terre inondée. Debout dans une barque, le président, Joko Widodo, assiste, impassible, à ce naufrage, que Koran Tempo affiche en une sous le titre : “Nusantara au bord de la catastrophe”.

Le 25 août 2019, le chef de l’État indonésien annonçait le projet du transfert de la capitale à Kalimantan-Est, sur l’île de Bornéo. Parmi les cinq arguments avancés figurait l’urgence de désengorger Jakarta, menacée de s’enfoncer sous les eaux à cause de la montée du niveau de la mer et du pompage massif de ses nappes phréatiques par l’urbanisation forcenée. Or voilà que c’est au tour de la future capitale, à 1 500 kilomètres de là, d’être menacée de naufrage. Mais pour d’autres raisons, explique au quotidien Sibukdin Lokdam, chef coutumier des Balik, un peuple autochtone dont le village, situé à seulement un kilomètre du centre de la future capitale, a été inondé à la mi-mars 2023.

“Les inondations ont commencé dans les années 1960 avec l’exploitation des zones forestière en amont du fleuve Sepaku. Mais elles se sont amplifiées depuis la construction de la nouvelle capitale avec les travaux du bassin de captation qui bétonnent les sols et provoquent une décrue lente des eaux de pluie.”

Les terres n’absorbent plus les eaux de pluies

Ce chantier pharaonique est adjacent aux rizières du village, si bien que les paysans ont dû transporter leur récolte sur des canots pneumatiques tant leurs terres étaient submergées.

Pradarma Rupang, activiste et fondateur de Jatam, un réseau de défense contre les extractions minières à Kalimantan, confirme les dires du chef coutumier : “Les arbres endémiques du Kalimantan)Est sont devenus des plantes industrielles, ce qui entraîne une dégradation des terres qui n’absorbent plus les eaux de pluies. Ces inondations détruisent même les tombes ancestrales et les sites rituels du peuple autochtone Balik “.

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