Futur Premier ministre : Marine Tondelier s’étonne du silence de la Macronie après la concession de Jean-Luc Mélenchon
Samedi, le fondateur de LFI a demandé au camp présidentiel s’il serait prêt à laisser travailler un gouvernement du Nouveau Front populaire sans ministre insoumis.
POLITIQUE - Elle entend les mouches voler. À la veille de la reprise des consultations menées par Emmanuel Macron auprès des différents responsables politiques en vue de la nomination d’un Premier ministre, la cheffe de file des Écologistes Marine Tondelier a mis la pression, ce dimanche 25 août, sur le camp présidentiel.
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Et pour cause. La veille, le fondateur de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a émis une suggestion à même, selon lui, de permettre la nomination d’un chef de gouvernement, six semaines après les législatives anticipées qui ont vu le Nouveau Front populaire arriver en tête. L’Insoumis a ainsi demandé aux chefs des partis soutenant Emmanuel Macron (Renaissance, Horizons et le MoDem) s’ils censureraient un gouvernement NFP ne comprenant aucun ministre de LFI, eux dont la présence est présentée comme une ligne rouge par les intéressés.
De la « panique » en Macronie ?
Sauf que depuis, « je n’ai entendu aucune réponse depuis 24 heures, je pense que ça panique un peu dans le camp macroniste », a regretté Marine Tondelier au micro de RTL. Et de relancer ses interlocuteurs : « Je me tourne vers le camp macroniste : vous nous disiez que c’était soi-disant eux (LFI, ndlr) le problème, que nous répondez-vous maintenant ? »
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— RTL France (@RTLFrance) August 25, 2024
Car en réalité, pour la patronne des Écologistes qui s’exprimait dans Le Grand Jury, le chef de l’État et les députés qui le soutiennent se retrouvent dans une impasse. « Emmanuel Macron a fait son Gaulois réfractaire, il a fait le pari de l’effritement », a-t-elle encore analysé, expliquant que la Macronie comptait sur une implosion de l’alliance de gauche pour reprendre la main. « Ceux qui veulent nous diviser veulent nous affaiblir : ils ont une majorité tellement plus faible que la nôtre qu’ils ont besoin de nous diviser. »
Une zizanie qui ne prend guère. L’alliance de gauche fait ainsi bloc autour de la personne de Lucie Castets et de son programme, et rappelle sans relâche qu’elle demeure le camp qui a rallié le plus de suffrages le 7 juillet dernier. Ce qui fait dire à Marine Tondelier (et que Jean-Luc Mélenchon sous-entendait également) que la Macronie, en réalité, cherche par tous les moyens d’éviter de nommer un Premier ministre de gauche, allant ainsi à l’encontre des usages.
« Un prétexte pour nier le résultat des élections »
« La balle est dans le camp des soutiens d’Emmanuel Macron, a encore insisté la responsable des Verts ce dimanche sur RTL. Jean-Luc Mélenchon leur dit : “LFI, c’était ça votre problème ? Il n’y a plus de problème. Alors que faisons-nous ? Nous avons fait un compromis, à vous.” Et je les trouve bien muets depuis hier… »
En réalité, plusieurs soutiens du chef de l’État se sont exprimés depuis samedi. La députée ex-LR et désormais Renaissance des Hauts-de-Seine Constance Le Grip a par exemple assuré sur X qu’elle voterait quoi qu’il arrive la censure d’un gouvernement NFP, avec ou sans LFI. Même son de cloche chez la vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou ou du côté de l’élu macroniste de Paris Benjamin Haddad. Des réactions qui tendraient à donner raison à Jean-Luc Mélenchon, qui estime que « le refus de voir des insoumis au gouvernement n’est qu’un prétexte pour nier le résultat des élections ».
Face à ce risque de blocage, un autre responsable de gauche, le socialiste Philippe Brun, plaidait ce dimanche 25 août pour un « accord de non-censure ». Dans une tribune publiée par Le Monde, l’élu de l’Eure explique que la « seule issue » pour sortir de la crise politique actuelle et éviter la « sinistre perspective de la succession de gouvernements minoritaires tombant les uns après les autres tous les deux mois » est que le futur chef de gouvernement « négocie un accord de non-censure avec un nombre suffisant de groupes politiques pour atteindre la barre de la majorité des 289 députés à l’Assemblée nationale ». Cela en échange d’engagements réciproques.
Une solution qui permettrait à la France de se doter d’un gouvernement et de voter un budget, et à ceux qui s’opposent au Premier ministre mais qui ne l’auraient pas censuré de ne pas « être associés directement à son action, et de garder leur liberté de critique ».
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